Le don d'organes, un sujet brûlant qui continue de faire débat en Algérie. Notre pays enregistre un énorme déficit en matière de transplantion. Malgré les appels au don d'organes, les initiatives demeurent toujours timides. Pourtant, la greffe constitue le seul espoir pour des milliers de malades. En 2011, 970 greffes d'organes ont été réalisées et ont concerné le rein, la cornée et la moelle osseuse, selon le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès. Il faut savoir que la première greffe du rein a été réalisée en 1986 et que 116 opérations ont été effectuées en 2010 et 137 autres en 2011. La greffe du foie effectuée notamment par le Centre anti-cancer Pierre et Marie Curie n'a pas enregistré une évolution par rapport à la transplantation du rein et de la cornée. Le nombre d'opérations est passé de 3 en 2008 à 5 en 2010. D'autre part, la greffe de la moelle osseuse réalisée également par l'établissement hospitalier Pierre et Marie Curie a connu une hausse de 176 opérations en 2010 et de 253 en 2011. Durant le premier semestre 2012, 82 transplantations rénales et 197 greffes de la cornée ont été réalisées. Mais cela reste en-deçà des besoins. Il est bon de rappeler que c'est le défunt Cheikh Hamani qui a été le premier à émettre une fetwa (avis religieux autorisé) sur la greffe d'organes ; un geste qui permet de sauver des vies. D'où la nécessité de multiplier les campagnes de sensibilisation pour inculquer, au sein de la société, la culture du don d'organes. Spécialistes et hommes de culte plaident pour la promotion du don d'organes, notamment le prélèvement à partir de personnes décédées. Selon le professeur Tahar Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation, il est nécessaire de développer les greffes et les prélèvements d'organes à partir de donneurs en mort encéphalique.Il estime que le nombre de patients nécessitant une thérapeutique de substitution (dialyse et greffe) devrait atteindre 20 000 au cours des 5 prochaines années. Pour rappel, l'Agence nationale de prélèvement d'organes est opérationnelle depuis le mois d'avril dernier. Elle consiste à réunir toutes les conditions pour le développement de l'activité de greffe d'organes en assurant la disponibilité des greffons au profit de tous les services de santé publique et libéraux. Elle est dotée de comités scientifique et de bioéthique, d'une banque de données et d'une banque d'organes pour réguler sa gestion. Ainsi, chaque donneur disposera d'une carte de greffe qu'il signera de son vivant. En cas de mort encéphalique, ses organes seront utilisés pour sauver un patient avec la possibilité de recourir à l'acceptation de la famille en cas de mort brusque d'une personne pour prélever ses organes.Le Conseil d'administration de l'Agence est formé de cadres des ministères concernés dont le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, d'un comité scientifique, de spécialistes et d'équipes correspondantes ainsi que de représentants d'associations. R. S.