En Algérie, le taux de chômage en 2011 reste maintenu à 10%, alors que les jeunes restent fortement touchés avec plus de 22%. Cependant, une baisse significative est enregistrée chez les universitaires où le taux est passé de 21,4% en 2010 à 16,1%, selon des données de l'Office national des statistiques (ONS), citées par l'APS. En tout, ce sont 1 063 000 personnes, sans emploi, soit 10% de la population active.«Ce taux est similaire à celui enregistré en 2010 et légèrement inférieur à celui de 2009 (10,2%), mais en net recul par rapport à 2008 (11,3%)», précisent les résultats de cette enquête sur l'emploi menée sur un échantillon de 20 314 ménages répartis sur le territoire national. À la même échéance de l'année en cours, la population active ou en âge de travailler (âgée de 15 ans et plus) avait atteint 26 663 000 individus, soit 72,2% de la population résidante totale du pays. Elle est composée de 50,4% d'hommes et 49,6% de femmes, selon les concepts définis par le Bureau international du travail (BIT), ajoute l'ONS. En revanche, la population active du moment, au sens du BIT, est estimée à 10 661 000 personnes. Selon l'ONS, le taux de participation à la force de travail de la population âgée de 15 ans et plus (ou taux d'activité économique) s'établit à 40,0%. «Le taux de chômage en milieu urbain reste le plus important avec 10,6%, et 8,7% en zone rurale», indique cette même source. Ainsi, le taux de chômage est resté inchangé. «Il semble s'être stabilisé en 2011par rapport à 2010, mais cette stabilité observée ne l'est qu'au niveau global», note t-on. Des disparités assez significatives selon l'âge, le sexe et le niveau d'instruction ont été constatées, selon les catégories de chômeurs, révèle t-on. C'est ainsi, que les demandeurs d'emploi masculins sont en légère hausse pour atteindre 17,2%, alors que le chômage féminin a quant à lui reculé à 8,4%. Malgré une baisse notable, les universitaires et particulièrement les diplômés de l'enseignement supérieur continuent à souffrir de ce fléau. Toutefois, le taux de chômage a baissé de près de 5% chez ces universitaires comparativement à 2010, et «ce grâce aux différents dispositifs d'aide à l'insertion professionnelle des jeunes diplômés», explique t-on. D'après l'ONS, le chômage touche en premier lieu, les universitaires, et plus particulièrement les diplômés, puis les diplômés des instituts et écoles de la formation professionnelle avec 12,4% et enfin la population n'ayant aucun diplôme avec 8,2%. Ce sont les jeunes (16-24) ans qui sont principalement frappés par ce problème avec 22,4% et de fortes disparités par sexe (19,1% auprès des hommes et 38,1% chez les femmes). D'autre part, le taux de chômage des 25 ans et plus atteint 7,2%. Autrement dit, le niveau de chômage chez les jeunes atteint le triple de celui observé auprès des adultes. Les chômeurs ayant déjà travaillé sont estimées à 379 000 personnes, soit plus du tiers de l'ensemble des chômeurs (35,7%) de la population en chômage. Près de la moitié de cette population est âgée de moins de 30 ans et près d'un chômeur ayant travaillé sur quatre a perdu son emploi en 2011. Il s'agit d'une population qui exerçait essentiellement comme salariés permanents (68%), dans le secteur privé (71,9%) et qui activait dans les secteurs du commerce et services (37,5%) et enfin le BTP (27,6%). Parmi la population en chômage 82,2% des chômeurs ont entrepris des démarches pour chercher un poste de travail, 75,6% ont déclaré s'être inscrits auprès des bureaux de placement, soit trois chômeurs sur quatre, et 68,8% ont déclaré avoir effectué des démarches auprès des entreprises, tandis que 29,4% étaient en quête de moyens financiers et d'autorisations pour s'installer à leur compte», selon l'enquête de l'ONS. Toutefois, certains économistes et analystes estiment qu'il faut prendre ces chiffres avec des pincettes, estimant qu'ils sont bien loin de la réalité. Les statistiques de l'ONS prennent en compte les formes d'emploi précaire et les personnes qui activent dans le secteur informel alors qu'elles ne sont pas déclarées. A. B.