Le football professionnel est à sa troisième année en Algérie. La quasi-totalité des clubs dits professionnels rencontrent des difficultés pour «survivre». Ils ont même menacés de boycotter la première journée du championnat si jamais leurs doléances qui consistent principalement en la mise en application des aides décidées par l'Etat ne sont pas prises en charge. Finalement, ils ont abandonné, momentanément, disent-ils, leur mot d'ordre, après que le Président de la FAF, Mohamed Raouraoua, ait accepté de les rencontrer. Ce dernier a eu, il y a quelques jours, une entrevue avec le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi qui avait promis de se pencher sur la question. Tahmi a même pris l'initiative d'organiser une réunion avec les présidents des clubs professionnels au début du mois prochain. Le premier responsable du secteur est conscient de l'importance de la chose d'où sa décision d'attaquer ce dossier dès son arrivée. Mais celui-ci veut prendre le temps qu'il faut pour avoir une idée précise sur les besoins des clubs professionnels. «Il faut faire une halte pour analyser la situation du professionnalisme», a déclaré le ministre, jeudi dernier, à l'occasion de la cérémonie de lancement de la saison sportive 2012–2013 organisée à la salle de conférences du stade 5-Juillet et à laquelle a pris part le président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Le football algérien va mal, à tel point qu'il n'arrive plus à pourvoir la sélection nationale de joueurs de très haut niveau. Et injecter de l'argent dans les clubs sans l'établissement d'une stratégie de développement de la discipline ne servira à rien. Il n'y a qu'à voir les comptes de ces mêmes entités, maintenant professionnelles, pour voir qu'elles ont consommé, les dix dernières années, des centaines de milliards sans pour autant que le football national se portât mieux. Mohamed Tahmi a affirmé, lors de cette même cérémonie, que «cette année tous les budgets alloués aux fédérations ne seront libérés qu'après la signature de la convention liant la fédération au ministère de la Jeunesse et des Sports». Ceci sera-t-il valable pour les clubs de football dont la majorité de présidents réclament toujours des subventions wilayales en plus des aides décidées par l'Etat dans le cadre de la professionnalisation ? Il faut dire que le problème est complexe. Ces mêmes dirigeants qui réclament la mise en application de ces aides sont en partie responsables de la situation que vivent leurs clubs. Ceux-là, dans l'objectif de rester à la tête des Sspa (société sportive par actions) nouvellement créées, refusent d'ouvrir le capital. Ils sont majoritairement beaucoup plus motivés par le souci de rester aux commandes. Ce qui oblige les autorités à faire preuve de vigilance dans l'octroi des financements afin que l'argent public ne soit pas dilapidé. En tout cas, le football national trouve des difficultés à se professionnaliser concrètement. La majorité des dirigeants se comportent de la même manière du temps de l'amateurisme. Pendant ce temps, le staff technique, national est obligé de se tourner vers l'Europe pour tenter de trouver des joueurs, binationaux souvent, qui puissent évoluer en sélection. Et la majorité des présidents des clubs professionnels continuent à «quémander» des financements étatiques pour recruter des joueurs tout juste moyens à coup de milliards, marginalisant la formation, seule voie valable à emprunter si l'on veut aller vers la renaissance du football national. A. A.