La Côte d'Ivoire a procédé à la fermeture de sa frontière avec le Ghana, après les attaques de vendredi qui ont fait une dizaine de morts dans les rangs des garde-frontières ivoiriens (policiers et militaires), œuvre d'hommes armés non encore identifiés. «Les frontières terrestres, aériennes et maritimes sont fermées jusqu'à nouvel ordre», a dit Hamed Bakayoko, ministre de l'Intérieur ivoirien, repris par Reuters. «Cela a été organisé, ordonné et exécuté depuis le territoire ghanéen et les autorités ghanéennes savent qui sont ces gens», a-t-il ajouté. «Le président Alassane Ouattara a ordonné à compter de cet instant la fermeture des frontières maritimes, aériennes et terrestres avec le Ghana jusqu'à nouvel ordre pour des raisons de sécurité», a indiqué également un communiqué lu au journal du soir de la télévision nationale par le ministre chargé de la Défense, Paul Koffi Koffi, a rapporté l'agence de presse chinoise Xinhua, sur son site internet. «Le président Alassane Ouattara a informé son homologue du fait du repli des assaillants en territoire ghanéen», a ajouté Paul Koffi Koffi. «Il y a eu une tentative d'attaque contre l'armée déployée à la frontière», a commenté Guillaume Soro, président du Parlement ivoirien, sur Twitter, ajoutant que «l'attaque s'est produite à Noé et avait pour cible une caserne. Elle a été victorieusement repoussée». L'attaque a eu lieu, en fait, aux environs de trois heures, dans la localité de Noé, point de passage entre la Côte d'Ivoire et l'est du Ghana. Mais cette fois-ci, les autorités ivoiriennes se sont interdit toute accusation contre un groupe ou organisation susceptible de porter atteinte à la sécurité nationale, comme cela était le cas en août dernier, lors des premières séries d'attaques au niveau de la même région au poids économique important pour Abidjan. L'entourage de l'actuel président, Alassane Ouattara, avait ouvertement soupçonné les partisans de l'ancien chef d'Etat déchu, Laurent Gbagbo, d'être derrière ces violences, dans une tentative de reprendre le pouvoir par la force. Hier, le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, a rendu public un communiqué dans lequel il a exprimé son indignation en condamnant ces nouvelles attaques. «La direction du FPI condamne avec la plus grande fermeté cette nouvelle vague de violence meurtrière qui rajoute au climat d'insécurité généralisée», lit-on dans le texte du FPI, signé par son porte-parole, Richard Kodjo, repris par Xinhua. Jeudi soir, deux commissariats et une brigade de gendarmerie ont été attaqués dans la commune de Port-Bouët, à Abidjan, par des individus armés, faisant trois morts. Un an après son accession au pouvoir, Alassane Ouattara n'arrive toujours pas à prendre le dossier de l'insécurité en main, malgré les promesses qu'il a faites au lendemain de son investiture. La capitale ivoirienne a été la cible de plusieurs attaques qui ont visé des dépôts d'armes et de minutions. D'autres provinces sont également instables. Les actes de violence sont parfois le fait de milices proches d'Alassane Ouattara qui refusent leur désarmement. L. M. /Agences