Photo : S. Zoheir Par Amirouche Yazid «Nous nous sommes voulus Algériens, à part entière, et nous avons vécu comme tels», écrit le couple Chaulet dans son récit Le choix de l'Algérie, deux voix, une mémoire, paru au mois de mars 2012. Et c'est au cours de l'année du cinquantenaire de l'indépendance, que l'Algérie perd un de ses fils de choix. Né à Alger le 27 mars 1930, Pierre Chaulet est décédé le 5 octobre 2012 après une vie riche, dédiée au service de l'Algérie. Son enterrement a eu lieu hier au cimetière chrétien de Diar Essaâda (El Madania), en présence d'une foule nombreuse qui accompagna le défunt à sa dernière demeure, qui est aussi sa dernière volonté. Sa famille et ses proches étaient inconsolables, à l'image de son épouse Claudine épaulée dans la douleur par sa progéniture. Ses amis et compatriotes algériens exprimaient de la fierté et de l'admiration d'avoir fait, un jour, la connaissance d'une personne de la trempe de Pierre Chaulet. Son enterrement a drainé beaucoup de monde de toutes les conditions, même si le nombre de dirigeants politiques, en poste ou anciens, était remarquable. Certains ont tenu à être présents dès la première étape des obsèques, c'est-à-dire à la messe d'adieu célébrée à la Maison diocésaine (El Biar). Parmi les présents à la Maison diocésaine, où le rite religieux a été célébré par Mgr Henri Teissier, ancien archevêque d'Alger, on peut reconnaître les anciens chefs de gouvernement, Mouloud Hamrouche, Rédha Malek et Sid Ahmed Ghozali. Il y avait aussi maître Ali Haroun et Lakhdar Brahimi. Il y avait également le moudjahid Mechati, la présidente du PT, Mme Louisa Hanoune, et le patron de la Protection civile, Mustapha Lahbiri. D'anciens étudiants en médecine étaient au rendez-vous pour rendre hommage à Chaulet, dont le corps a été rapatrié lundi soir, en provenance de Marseille où il était hospitalisé. Le cercueil du défunt Chaulet, recouvert de l'emblème national a été par la suite porté par un détachement de la Protection civile à destination du cimetière de Diar Essaâda, où de nombreuses personnes sont venues rendre un dernier hommage à un des pionniers de la médecine en Algérie. A l'intérieur du cimetière, la foule ne cesse de s'élargir. D'autres personnalités politiques font leur apparition. Parmi eux figure l'ancien ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni. Ali Benflis et Mokdad Sifi, anciens chefs de gouvernement étaient au rendez-vous. Idem pour Saïd Bouteflika, frère et conseiller du chef de l'Etat. On pouvait voir Abdelaziz Ziari, ministre de la Santé, qui a eu à apprendre les rudiments de la médecine sous la direction de feu Pierre Chaulet. Depuis hier, le professeur Pierre Chaulet repose en paix à côté- c'est aussi sa dernière volonté- de la tombe d'Henri Maillot, autre militant de l'indépendance de l'Algérie. Pierre Chaulet est ainsi parti avec le sentiment du devoir accompli, mais surtout du choix assumé.De la naissance jusqu'à la mort. «L'Histoire a fait de nous des personnes libres», signent les Chaulet dans le récit cité précédemment.