Rien ne semble enrayer la funeste spirale des accidents de la route. La violence routière fait de nouvelles victimes. En l'espace de 24 heures seulement, vingt-cinq personnes ont trouvé la mort et 34 autres ont été blessées dans 12 accidents de la circulation routière survenus à travers le territoire national. Selon un bilan de la direction générale de la Protection civile, l'accident le plus tragique s'est produit à M'Sila. Dans cette wilaya, les routes ont fait 9 victimes et blessé 19 personnes, dans une collision entre un bus de transport de voyageurs et un camion survenue mardi à 1 heure du matin, au lieu-dit Draâ Ettine, dans la commune de Benzouh, Daïra de Ouled Sidi Brahim, sur la RN 8 reliant Ouargla à Alger. Ces accidents sont causés principalement par l'excès de vitesse, les dépassements dangereux et le non-respect de la distance de sécurité. Trop d'accidents de la circulation sont occasionnés par l'insouciance des usagers et le non-respect du code de la route. Le phénomène a pris une telle ampleur aujourd'hui que seules des mesures plus rigoureuses permettront de freiner l'hécatombe. Dans l'espoir de réduire le nombre des victimes de la route, «des mesures allaient être rapidement prises dans le cadre de l'action du conseil d'orientation composé de tous les secteurs concernés par la sécurité routière», a assuré, à partir de M'sila, le directeur du Centre national de prévention et de sécurité routière (Cnpsr), Hachemi Boutalbi. Il a évoqué, notamment, «le retour des mesures répressives à l'encontre des chauffards, tout en poursuivant le travail de sensibilisation». Incriminés dans la majorité des accidents mortels de la route, les poids lourds sont dans le collimateur. Parmi les mesures de prévention routière annoncées récemment par Amar Tou, ministre des Transports, en marge de la présentation du plan d'action du gouvernement à l'APN, l'installation de chronotachygraphes, (équipement de bord divulguant la vitesse d'un véhicule), appelés communément mouchards, dans les véhicules de transport de marchandises et de voyageurs. Le chronotachygraphe est un appareil qui, outre la vitesse, enregistre le temps de conduite et d'arrêt du véhicule, permettant ainsi de déterminer la responsabilité du conducteur en cas d'accident. Mais l'application de cette mesure, annoncée pour le 7 octobre, a été reportée sine die. Et pour cause. Les textes d'application de l'article 49 de la loi 2001-14 du 19 août 2001 relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière n'ont pas encore été adoptés par le gouvernement, selon une source proche du ministère des Transports. Le texte de loi qui stipule que «tout véhicule de transport de marchandises, dont le poids total autorisé en charge est supérieur à 3,500 tonnes, et de transport de personnes de plus de 15 places doit être équipé d'un dispositif de contrôle et d'enregistrement de la vitesse», a été édicté comme mesure préventive pour réduire les accidents de la circulation. «Il faut encore quelques mois pour la mise en œuvre de cet article de loi, car même après son adoption, l'acquisition des chronotachygraphes et leur installation dans tous les véhicules concernés prendra quelque temps», souligne la même source. «A l'heure actuelle, aucun véhicule poids lourd, ni bus n'est doté de chronotachygraphe», a expliqué le secrétaire général de l'Union nationale des transporteurs (Unat), Mohamed Benkahla. D'après lui, «il est inconcevable de contraindre les transporteurs à se soumettre à un texte de loi, sans les avoir avisés préalablement». A. B.