Photo : Sahel Par Sihem Ammour La fréquentation des musées algériens, leur réhabilitation auprès du grand public, l'effort déployé pour qu'ils deviennent des lieux vivants et non pas des espaces où la mémoire de tout un peuple est en hibernation et les reliques d'un passé glorieux placées entre parenthèses étaient au cœur d'une polémique dont l'onde de choc à atteint les plus hauts sommets de l'Etat. Les responsables des principaux musées sont alors montés au créneau pour dénoncer le dénigrement dont ils étaient victimes et lancé un appel pour dire que les volontés et les compétences existent pour redorer le blason de ces lieux dédiés à la mémoire.L'amer constat est qu'il y a une réalité du terrain qui existe, celle d'une mésalliance entre le citoyen lambda et le musée. Même s'il faut reconnaître que plusieurs musées se sont attelés à la tâche herculéenne de reconquérir un public décimé pour moult raisons, cela reste insuffisant. Ainsi, l'un des plus grands défis est de rendre les musées en lieux vivants. Après plusieurs années d'hibernation, les éclats de voix des visiteurs, des conférenciers et des participants aux différents ateliers viennent briser un silence qui a perduré pendant de longues années. Des colloques, des séminaires et des partenariats internationaux ainsi que l'organisation de différents festivals participent à cette volonté politique de remettre la vie muséale sur les rails.A ce titre, citons l'exemple de l'actuel musée de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie qui, dans le cadre de la célébration du cinquantenaire, organise du 15 au 18 octobre en cours des ateliers de conservation et de restauration des œuvres d'art avec des cours théoriques et, plus important, des cours pratiques. Cela contribuera, d'une part, à rendre le musée vivant tel une ruche et, pourquoi pas ? d'autre part, créer des vocations qui vont drainer un plus grand nombre de personnes. Il est aussi intéressant de citer l'expérience du musée National des Beaux-Arts qui a aménagé tout le long de l'année des ateliers de dessins pour les enfants afin de les sensibiliser à l'esthétique et à la beauté des trésors de ce musée. L'autre expérience intéressante, c'est celle du musée du Mama (Musée des arts modernes d'Alger) qui, pour attirer plus de visiteurs et rendre le lieu vivant, organisent des conférences, des concerts de musique et même des veillées thématique durant le mois sacré de Ramadhan. Au final, les initiatives existent bel et bien et la volonté politique aussi, mais la machine a du mal à s'emballer pour des raisons multiplies dont l'une serait peut être un manque d'outils de communication pertinents. Dans un contexte où le marketing est devenu incontournable, il est temps, pour les administrateurs, de se pencher sur cette problématique et d'utiliser les outils modernes pour rendre ces lieux plus attrayants pour le grand public et aussi auprès des spécialistes. Il est aussi important de savoir communiquer à tous les niveaux afin de ne plus avoir une vision tronquée de la réalité des musées algériens. Cela concerne les musées dispersés sur tout le territoire national et pas seulement ceux qui se trouvent dans la capitale car on ne peut cacher le soleil avec un tamis percé de surcroit.