Projeté lors de la soirée inaugurale de la 3e édition des Journées cinématographiques d'Alger (JCA, 2012), Just like a woman, du réalisateur Rachid Bouchareb, est une œuvre consacrée et dédiée à la femme. C'est à la Cinémathèque d'Alger et en présence d'un grand nombre d'invités, dont des cinéastes et cinéphiles, que ce long métrage de 90 minutes a été projeté. Le film a été présenté par l'actrice Chafia Boudrâa, qui fait également partie du casting.Cette fois, Rachid Bouchareb nous embarque à Chicago à la rencontre du couple Mourad (Roshdy Zem) et Mona (Golshifteh Farahani). Marié depuis cinq ans, le couple n'a toujours pas d'enfants, ce que Leïla (Chafia Boudrâa), la maman de Mourad, refuse d'accepter. Elle fait vivre l'enfer à sa bru et pousse même jusqu'à faire pression sur son fils pour qu'il prenne une seconde épouse. La vie du couple devient infernale. Avec une telle belle-mère, acariâtre et querelleuse, les disputes sont monnaie courante, jusqu'à cette prise de bec fatale quand Mona, sonnée par le flot d'insultes dont l'abreuve Leïla, se trompe dans les dosages des médicaments qu'elle doit donner à celle qui la martyrise. Leïla décède. Sachant que la thèse de l'accident après une dispute ne pourra jamais être acceptée et qu'elle sera donc considérée comme principals suspecte dans la mort de sa belle-mère, Mona abandonne son mari et s'enfuit vers le sud des Etats-Unis. Sur la route, elle croise une connaissance, Marylin (Sienna Miller), qui vient de découvrir que son mari la trompe. Elle a donc décidé de partir pour réaliser son rêve : devenir une danseuse du ventre. Mona et Marylin deviennent complices. Elles partagent la même passion pour la danse orientale. Sur la route, pour se faire un peu d'argent, elles donneront des spectacles dans les bars et restaurants. Mais avec ce genre de vie, elles ne peuvent manquer de croiser les chemins de personnages qu'elles auraient bien voulu éviter.Avec l'histoire de ces deux femmes qui voient leurs vies se déliter sans qu'elles ne puissent rien y faire, Rachid Bouchareb nous montre d'autres facettes du continent américain, telle l'islamophobie de certains citoyens (scène du chauffeur de taxi qui s'est fait agressé par un citoyen parce qu'il est d'origine pakistanaise). On retrouve aussi Soha, une jeune policière arabe que son compagnon américain refuse de présenter à ses parents conservateurs. Inspiré de l'actualité, ce long métrage rend hommage aux femmes mais aussi à la vie. Avec beaucoup de traits en commun avec le classique Thelma et Louise, le film n'a laissé personne indifférent, surtout que la caméra porte un regard attendrissant presque affectif sur ces femmes bafouées évoluant dans une Amérique austère. Le film se distingue aussi par la beauté de ses images, des arrière-plans à couper le souffle, surtout quand on y voit une réserve d'indiens dans le sud américain. Coproduit par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Algérie, ce long métrage est le premier volet de la trilogie américaine de Bouchareb. Selon certaines indiscrétions, Al Pacino pourrait bien figurer dans le casting de son prochain film.Pour les amoureux du 7e art, les 3es JCA se poursuivent à la Cinémathèque d'Alger jusqu'au 19 du mois en cours, avec plus de 40 œuvres qui y seront projetées. W. S.