Le Parti des travailleurs (PT) participera dans 550 assemblées populaires communales (APC) et 45 assemblées populaires de wilaya (APW) lors des élections locales prévues le 29 novembre prochain, a indiqué mardi, la secrétaire générale du parti, Mme. Louisa Hanoune. Le PT a déposé 550 listes de candidatures pour les APC, réparties sur 47 wilayas, même si "un manque d'engouement a été remarqué à la base" pour le rendez-vous électoral de cet automne, a souligné Mme. Hanoune dans un entretien à l'APS. Elle a relevé que son parti n'a pas de candidat dans la wilaya ni dans les communes de Tindouf, en raison "d'un acte de trahison et de corruption politique exercé par un parti politique sur le responsable du PT dans la région", qui a rejoint cet autre parti. Le PT n'a également pas de candidats dans les APW de Ain Defla et El Bayadh. "Nous avions l'objectif de couvrir un maximum de communes, mais, au fur et à mesure que l'échéance du dépôt des listes approchaient, les signes de la décomposition et de la pollution politique, prenaient une ampleur épouvantable, dont des tentatives d'achat des militants du PT par d'autres partis", a regretté Mme Hanoune. D'après elle, il y aurait eu "achat de conscience" puisque la candidature d'une femme "a été payée 70 000 DA par certains partis qui voulaient couvrir à tout prix toutes les communes, au risque de refus de leur liste, et au fur et à mesure que l'échéance approchait, les enchères augmentaient", selon ses dires. Elle a encore regretté que "certains se sont portés candidats juste dans l'espoir d'être sénateurs (membre du conseil de la nation, ndlr) et ont décidé d'acheter des listes toutes prêtes" affirmant que "dans des circonstances normales" le PT aurait boycotté ces élections. Mme. Hanoune a rappelé que si la direction du parti avait tranché le 20 septembre dernier pour une participation à ces élections, "ce n'est pas parce que les conditions de leur bon déroulement étaient réunies", mais c'était dicté par la conjoncture, et les enjeux que posent la situation à l'échelle internationale régionale et nationale. La direction du parti avait décidé de participer "pour immuniser la nation et faire barrage aux tentatives de déstabilisation du pays, et à ceux qui, sous couvert du printemps arabe, veulent pousser le pays à sombrer dans le chaos", a-t-elle soutenu. "Le cadre juridique de ces élections est scélérat, infâme et les conditions politiques ne sont en aucun cas réunies", selon le PT qui pense que "les élections du 10 mai ont donné un coup fatal à la volonté de prendre part au scrutin". Elle avance pour preuve, "l'absence d'engouement dans la société", et au niveau de la base même du PT qui a "éprouvé quelques difficultés" à confectionner ses listes et rencontré "une résistance extraordinaire de la part de militants qui refusaient d'être candidats, pour avoir perdu confiance dans l'acte de voter", a -t-elle encore dit. La secrétaire générale du PT a estimé que son parti avait été lésé par les résultats des législatives du 10 mai, incriminant "un centre qui a décidé de sanctionner les positions politiques du parti, précisément, parce qu'elles sont en défense de la nation", selon elle. Mme Hanoune a également affirmé que tous les candidats du PT aux futures élections étaient des "militants ou au minimum adhérents" du parti qui a décidé de ne pas ouvrir ses listes aux candidatures extérieures. Interrogé sur le quota féminin, Mme.Hanoune a indiqué que le PT n'a pas rencontré des difficultés relatives à cette question, mais plutôt "convaincre de manière général les cadres et les militants d'être candidats qui posait problème". Elle a relevé que la direction du parti n'a nullement le droit d'obliger un militant ou de le sanctionner s'il refusait de se porter candidat ou même de voter. "Le multipartisme est en danger, et rien n'est venu dans l'intervalle restituer la confiance depuis les dernières élections", a estimé Mme Hanoune qui a interpellé le chef de l'Etat d'intervenir par rapport au vote des militaires, aux prérogatives de la commission de la surveillance des élections Elle a également proposé la fusion des commissions de surveillance (de contrôle et de supervision), estimant que "nous n'avons pas besoin d'en avoir deux". Elle a proposé aussi de permettre le contrôle des représentants des listes au niveau des commissions administratives. "Garder le même cadre juridique n'est pas favorable au rétablissement de la confiance des citoyens en ces élections", a estimé la responsable du PT, soulignant, toutefois, que dans l'intérêt du pays, son parti va "mener la campagne en défense de la nation algérienne". S'exprimant sur l'autorisation de nouveaux partis politiques, Mme. Hanoune a estimé que "les 40 nouveaux partis agrées depuis le début de l'année, dans leur écrasante majorité, et à l'exception de quelque uns, sont des clubs privés, des ONG et des instruments pour la corruption politique". Elle explique que "des partis sans programme qui font des affaires avec leur agrément, signifie tout simplement, la mort programmée du multipartisme et de la démocratie politique". "Nous allons utiliser la tribune qu'offrent ces élections, en attendant de mener une campagne nationale d'envergure, mettant au centre les questions fondamentales", a-t-elle conclu à ce sujet. Invitée à présenter les priorités du PT au niveau locale, Mm. Hanoune a affirmé qu'il était "impossible" de séparer le locale du national. Pour le PT le développement local nécessite du budget, des projets, des infrastructures, de l'emploi, des logements, de l'eau ...etc, ce qui a "une dimension nationale", a-t-elle expliqué. "Les préoccupations locales passent aussi par la loi des finances 2013, or, le projet de cette dernière prévoit une réduction du budget de fonctionnement et d'équipement, alors que nous avons encore besoin de créer des emplois, et il y a un déficit à résorber au niveau des communes dans divers domaines". Pour le PT, la priorité au niveau local c'est aussi améliorer le service public, rapprocher l'administration des citoyens, améliorer leur rapport, et améliorer les prestations sociales. Quant à ses pronostics relatifs à la participation au scrutin du 29 novembre, Mme. Hanoune ne se fait "aucune illusion" tant que "les conditions de leur transparence, a-t-elle dit, "ne sont pas réunies". "Il y a aucune raison pour que le taux de participation marque une avancée considérable", a-t-elle conclu.