La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, pense que le fléchissement de la position algérienne concernant le dossier malien, elle (l'Algérie) qui privilégiait la voie politique à celle militaire, est la résultante des pressions et chantages des pays occidentaux, notamment sur les dossiers des disparus. Pour Mme Hanoune, même les Etats-Unis sont pour une intervention militaire au Mali, contrairement aux déclarations du chef de l'Africom, en visite à Alger, sur un prétendu «alignement» algéro-américain en faveur d'une solution politique au conflit «complexe» du Mali. S'exprimant hier au siège du parti, Mme Hanoune prévient contre une intervention militaire algérienne dans le bourbier malien. «L'Algérie ne doit en aucun cas succomber aux louanges des forces impérialistes (la France et les Etats-Unis), lesquelles ont besoin de ce conflit pour faire revivre leurs industries d'armement.» Pour Louisa Hanoune, l'Algérie ne doit pas non plus «jouer le gendarme» des Etats-Unis dans la région, car, «elle n'en a pas besoin». «Nous ne serons pas le Qatar ou la Turquie dans la région du Sahel, assène la SG du PT. Le rôle qui est censé être le nôtre doit prendre en compte les intérêts du pays.» Elle exhorte l'Etat algérien à garder la même position qu'il a observée pendant le conflit libyen. «Le temps a fini par (lui) donner raison», souligne-t-elle à propos de la position de principe d'Alger qui s'était opposée à toute action armée. Louisa Hanoune juge «incompréhensibles» les récents propos du porte-parole des Affaires étrangères. Amar Belani, pour justifier le revirement de l'Algérie, annonce le plus solennellement du monde que notre pays n'exclut plus une intervention armée au Mali, ajoutant que la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, imposée suite à un forcing français et qui donne aux responsables maliens un délai de 45 jours avant une intervention armée, s'est «inspirée» de la position algérienne. «Faux!» riposte la SG du Parti des travailleurs. Pour elle, la France «est en train d'accomplir le sale boulot pour les Etats-Unis, exactement comme elle l'a fait pendant le conflit libyen».Sur le plan économique, Mme Hanoune a soutenu que l'Algérie subit un «véritable tir groupé» de la part des «forces impérialistes occidentales», en vue de l'amener à supprimer la règle 51/49 imposée dans les investissements étrangers en Algérie. Elle a critiqué la dernière sortie du Forum des chefs d'entreprise (FCE) dans laquelle son président, Réda Hemiani, demande au gouvernement de faire preuve davantage de «souplesse» concernant cette règle. «Au lieu de la défendre (la règle), le FCE ouvre la porte aux capitaux étrangers», s'emporte Mme Hanoune qui salue la récente déclaration du Premier ministre qui a réitéré, devant les membres du Sénat, que le gouvernement n'abandonnera jamais cette règle.Sur le plan politique, Mme Hanoune a rappelé que si la direction du parti avait tranché le 20 septembre dernier pour une participation à ces élections, «ce n'est pas parce que les conditions de leur bon déroulement étaient réunies», mais c'était dicté par la conjoncture, et les enjeux que pose la situation à l'échelle internationale régionale et nationale. Elle prévient contre «un pourrissement sans précédent» de la scène politique avec la multiplication des cas de transhumance. Avant de proclamer que les réformes politiques initiées par le chef de l'Etat «sont un total échec». Concernant les cas d'incompatibilité avec le mandat parlementaire, Mme Hanoune appelle à la révision complète de ladite loi. «Des hommes d'affaires utilisent des prête-noms pour cacher leurs véritables affaires et échapper ainsi de tomber sous le coup de la loi», a-t-elle indiqué. Le PT dont de nombreux députés sont issus des organisations syndicales, soutient qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre l'exercice syndical et le mandat parlementaire. Y. D.
Le Conseil de la nation adopte une motion de soutien au plan du gouvernement Les membres du Conseil de la nation ont adopté, hier, une motion de soutien au plan du gouvernement, présenté mardi dernier par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, devant la Chambre haute du parlement. L'Assemblée populaire nationale (APN) avait adopté à la majorité le plan d'action du gouvernement le 1er octobre dernier.