Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui est arrivé jeudi dernier à Bamako pour prendre part à une réunion du comité de soutien et de suivi sur la crise au Mali, tenue hier sous l'égide de l'Union africaine, des Nations unies et de la Cédéao, a indiqué : «Si l'intervention au nord du Mali a pour objectif la lutte contre le terrorisme, l'Algérie s'est déjà exprimée sur ce sujet. Elle a affiché -et je le confirme aujourd'hui- non pas seulement son intention, mais sa volonté de persévérer dans la lutte, par tous les moyens, contre le terrorisme.» Le chef de la diplomatie algérienne a ajouté, à l'issue de ses entretiens avec son homologue malien, Tieman Hubert Coulibaly, «nous considérons cela comme un objectif important qui ne doit pas, en revanche, nous faire oublier que pour bien lutter contre le terrorisme, il faudra également refaire l'unité nationale du Mali autour de la fraternité, de la réconciliation et mobiliser l'ensemble des acteurs maliens pour construire le Mali de demain». M. Medelci a indiqué avoir évoqué, de manière «responsable et fraternelle» avec son homologue malien, la situation dans la région du Sahel, ainsi que les «liens de fraternité liant nos deux pays», ajoutant que ces liens «sont aujourd'hui mis à l'épreuve par une crise qui n'est pas seulement la vôtre, mais qui est également la nôtre». «Nous avons évoqué la meilleure manière de traiter cette crise et nous devons la traiter dans la solidarité, au plan bilatéral, au plan des pays du champ en tenant compte de ce que les pays limitrophes qui nous entourent et les pays de la Cédéao, peuvent apporter comme contribution positive», a déclaré M. Medelci. Le ministre des Affaires étrangères a fait remarquer, en outre, que «nous sommes aujourd'hui dans la nécessité d'en appeler également à la communauté internationale, parce que nous sommes tous convaincus que la lutte contre le terrorisme, est une lutte qui interpelle l'ensemble de la communauté internationale, et celle-ci doit apporter une contribution déterminante dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Nous sommes confiants qu'on peut développer, à la fois, un dialogue entre les frères maliens et mener la lutte contre le terrorisme», a-t-il dit.Lutter contre le terrorisme et développer le dialogue entre Maliens sont les deux facteurs de convergence des différentes positions que l'Algérie va «défendre à l'occasion de la réunion qui va regrouper autour de l'Union africaine, la Cédéao et l'ONU, un certain nombre d'acteurs qui considèrent qu'ils devront se mobiliser pour une contribution décisive à la crise du Mali et du Sahel». Des solutions «concrètes et efficaces» devront être trouvées lors de cette réunion, selon M. Medelci, «non pas seulement dans la lutte contre le terrorisme, mais également dans le cadre de la mobilisation des moyens de prévention contre ce phénomène». «Il est certain que le moyen de prévention le plus puissant contre le terrorisme est la lutte contre le sous-développement», a insisté le chef de la diplomatie algérienne. L'Algérie, a-t-il poursuivi, est en train de développer une action dans trois directions qui sont «toutes complémentaires». Il y a d'abord une action humanitaire, une action politique et une action de partage dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il expliqué.Ces trois actions doivent, a-t-il dit, «être prises en charge avec une nécessité avérée et les rendre plus cohérentes». «Mais nous ne pouvons pas les rendre plus cohérentes en dehors d'une volonté exprimée par les pays qui sont directement concernés par la crise du Mali», a soutenu M. Medelci. Il est à indiquer par ailleurs, que le secrétaire général adjoint de l'ONU, Jan Eliasson, et la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, ont annoncé, séparément, dans leurs discours prononcés à l'ouverture de cette réunion, l'ouverture de bureaux permanents à Bamako afin de coordonner leurs actions respectives face à la crise dans le nord du Mali. Pour rappel, la réunion de Bamako a vu la participation des pays du champ, ainsi que les pays membres de la Cédéao, des représentants de l'Union européenne et des cinq pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Les participants à cette réunion, qui se tient au niveau ministériel, ont discuté de la situation au Mali et ont débattu d'un projet de «concept stratégique» pour la résolution des crises que connaît le Mali dans ses dimensions institutionnelle, sécuritaire, humanitaire et de développement. La réunion de Bamako se tient une semaine après l'adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la résolution 2071 sur le Mali. H. Y.
L'UE se déclare prête à aider le Mali à reprendre le contrôle du Nord Réunis à Bruxelles le même jour que la rencontre de Bamako, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE devaient approuver dans la journée d'hier une déclaration par laquelle ils se disent «prêts à aider le Mali dans ses efforts pour rétablir l'Etat de droit et rétablir un gouvernement pleinement démocratique exerçant son autorité sur l'ensemble du territoire malien». Le projet de déclaration souligne que l'UE est disposée pour cela à «accélérer la planification d'une possible mission dans le cadre de la Politique de défense et de sécurité commune afin d'aider à la réorganisation et l'entraînement des forces de défense maliennes». Le principe de l'envoi d'une force armée de quelque 3 000 hommes venus des pays de la Cédéao, soutenue par l'ONU et recevant l'appui logistique des pays occidentaux, est acquis, mais les pays ouest-africains doivent préciser sa composition, ses besoins et ses missions pour en accélérer le déploiement. H .Y.