Y a-t-il meilleur hommage à rendre à un disparu que de perpétuer sa mémoire ? C'est de cette manière que le collectif du journal électronique Maghreb Emergent veut honorer le défunt journaliste, homme de radio et syndicaliste du service public, Ali-Bey Boudoukha, décédé il y a un an, à l'âge de 60 ans, suite à une longue maladie. La rédaction de Maghreb Emergent, la «dernière aventure professionnelle» du défunt, annonce dans un communiqué parvenu à notre rédaction, qu'un prix maghrébin de l'investigation de presse sera décerné chaque année à la date du 9 novembre qui a vu la disparition du défunt Boudoukha et qui portera son nom. «Plus de vingt ans après l'ouverture de la presse algérienne au pluralisme, le moment parait être venu de promouvoir l'enquête indépendante de presse, écrit le collectif du quotidien en ligne. Cet exercice, coûteux et téméraire, est celui qui fleurit le moins dans le vécu des rédactions de presse en Algérie et au Maghreb». Trop souvent dévoyée, fonctionnant sur le mode univoque du rapport d'officines anonymes, exploitée par des journalistes attitrés, l'enquête de presse se cherche en Algérie. Pour nos confrères, «l'espoir soulevé par le printemps arabe nous invite à relancer le challenge civique et professionnel de l'enquête indépendante de presse, respectueuse de toutes les règles de l'exercice, celle, en particulier, de faire parler, avant publication, les parties incriminées». D'autant que les sociétés du Maghreb souffrent des dérives de la corruption, de la chape des trafics d'influence, du détournement de l'argent public, des préjudices des conflits d'intérêts. Et, par-dessus tout, de l'impunité des puissants. Les modalités du concours, la dotation du prix, la composition du jury et tous les détails attenants à la première édition seront rendus publics avant la fin du premier trimestre 2013, précise-t-on. Y. D.