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Ils nous ont quittés
Publié dans Liberté le 31 - 12 - 2011


Le général à la retraite El-Hachemi Hadjrès
Le général à la retraite El-Hachemi Hadjrès a été rappelé à Dieu le 21 septembre, à l'âge de 79 ans. Il a été enterré, le lendemain, au carré des martyrs du cimetière El-Alia, par respect à sa qualité de leader dans la guerre de Libération nationale et son parcours au sein de l'institution militaire, après l'indépendance. Né le 20 octobre 1932 à Larbâa Nath Irathen (Tizi Ouzou), le défunt avait rejoint les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) en 1956, âgé alors de 24 ans. Durant la guerre, il fut nommé aux unités de l'armée déployées sur les frontières algéro-tunisiennes. Le président Houari Boumediene, dont il était proche, l'a placé, en 1960, à la tête du Commissariat politique du commandement de l'état-major de l'ALN. De 1961 à 1975, c'était lui qui exprimait, notamment dans la revue El Djeich, le point de vue des militaires. En janvier 1975, il prend les commandes de la Ve région militaire, puis dirige l'Académie interarmes de Cherchell. Après avoir été promu au grade de général, il a occupé en 1987 le poste d'inspecteur général de l'Armée. En 1989, il est désigné responsable des relations extérieures au bureau politique du FLN.
Ali Younsi
Ali Younsi, journaliste au quotidien El-Massa, est mort à l'âge de 35 ans, dans un tragique accident de la circulation, survenu dans la daïra d'Oued Amizour (Béjaïa). Il se rendait à son domicile à Fennaia Ilmaten (Béjaïa) lorsque son véhicule a dérapé et a basculé dans un ravin, ne lui laissant aucune chance de survie.
Ali Younsi entame sa carrière journalistique en 1998, alors qu'il était encore étudiant à l'Institut des sciences de l'information et de la communication d'Alger. Il rejoint d'abord des rédactions de la presse privée arabophone, puis se stabilise, à partir de l'an 2000, au quotidien étatique El-Massa. Ses collègues et amis lui reconnaissent de nombreuses qualités, dont le dynamisme, la générosité et sa passion pour son métier. Il écrivait dans la rubrique de politique nationale. Mais il s'est spécialisé dans le dossier du Sahara occidental.
L'auteur Abdelaziz Ferrah
Il nous a quittés le 20 juillet 2011. Il a été auteur de plusieurs ouvrages sur Massinissa, saint Augustin, Tarek ibn Ziad. Il a été enterré au cimetière d'El-Biar.
El-Hadi Khediri
Le 29 novembre dernier disparaissait l'ancien ministre de l'Intérieur El-Hadi Khediri à l'âge de 77 ans. Ancien ministre de l'Intérieur, puis des Transports, El-Hadi Khediri était l'exemple type du commis de l'Etat. Directeur de cabinet au ministère des Affaires étrangères juste après l'indépendance, il a occupé également le poste de directeur général de la Sûreté nationale de 1977 à 1987, avant d'être promu ministre de l'Intérieur, une année plus tard. Cette dernière fonction l'a mis naturellement au cœur des événements d'octobre 1988. Limogé de son poste juste après la fin des émeutes, il s'écarte peu à peu de la vie publique, après un bref passage au ministère des Transports. Lors de ses rares déclarations, il a avoué avoir été bouleversé par les événements d'octobre 1988, de sentir toute cette haine envers le pouvoir pour lequel il a consacré toute sa carrière. El-Hadi Khediri a été inhumé au cimetière de Ben Aknoun, en présence de hauts responsables de l'Etat.
Hamid Skif
Hamid Skif, de son vrai nom Mohamed Benmebkhout, compte parmi les nombreux journalistes fauchés par la mort durant l'année 2011. Le 18 mars dernier, il tire sa révérence, à bout de résistance contre un cancer du poumon. Né en 1951 à Oran, cet écrivain, poète et journaliste est une des belles plumes de la littérature algérienne. Au début des années 1990 et par-là même de l'amorce de la décennie noire, il s'oppose, par la plume, à l'intégrisme, puis se contraint à l'exil et part vivre en Allemagne. Hamid Skif se battait avec acharnement contre l'intégrisme religieux comme tant d'autres. C'est dans ce pays qu'il écrit ses plus importantes œuvres : Citrouille fêlée en 1998, La Princesse et le Clown en 2000 et Monsieur le président en 2002, ainsi qu'un autre recueil poétique, Poèmes de l'adieu, en 1997. Il écrit aussi un récit intitulé La Géographie du danger qui a été monté au théâtre en France.
Abderrahmane Chibane
Le 12 août 2011 à l'aube décède Abderrahmane Chibane, président de l'Association des oulémas musulmans algériens, à l'âge de 95 ans. Il a été inhumé dans son village natal de Chorga (wilaya de Bouira) le jour même, en présence d'une foule nombreuse, dont des personnalités politiques et religieuses, venues lui rendre un dernier hommage. Il faut croire que l'homme incarnait l'image de l'érudit, respecté et écouté. Né le 23 février 1918, le défunt s'est investi, dès son jeune âge, dans l'enseignement coranique et des préceptes de l'islam. Il fut l'élève de cheikh Abdelhamid Ben Badis avant d'aller étudier à l'université Zeïtouna de Tunis où il obtint son diplôme. Il enseigna, pendant des années, à l'Institut Ben Badis de Constantine, publia de nombreux articles dans le journal Al-Bassaer, ainsi que plusieurs ouvrages. C'était l'un des membres fondateurs de l'Académie internationale de théologie islamique, et l'instigateur de l'ouverture de l'Institut des sciences islamiques d'Alger. Il fut ministre des Affaires religieuses entre 1980 et 1986.
Abdellah Kriou
.Ce musicien de talent a tiré sa révérence à l'âge de 71 ans à la suite d'une longue maladie. Natif de Bordj Bou-Arréridj, il fut un violoniste hors pair, doublé d'un compositeur. Il a été notamment chef d'orchestre de la Radio et Télévision nationale. Kriou commence à fréquenter les milieux artistiques en tant que musicien. Il a accompagné des noms de la musique algérienne, à l'instar de Driassa, Guerrouabi, en dirigeant leurs orchestres. Il était aussi un compositeur de talent. Citons à titre d'exemple sa collaboration dans la chanson Koursi Fi Djenina, interprétée par l'incomparable Faïza El-Djazaïra.
Un film documentaire intitulé Hanine lui a été consacré sur le grand écran en 1999. Un hommage lui a été rendu par la wilaya de Bordj Bou- Arréridj. Le regretté virtuose Abdellah Kriou a laissé un riche héritage musical.
Aziz Zerrouk journaliste
Ancien journaliste à l'APS, Aziz s'est éteint à l'âge de 61 ans. Il a contribué en 1972 à l'arabisation du journal En-Nasr paraissant à Constantine. Il a également été correspondant du quotidien arabophone Akher Saâ.
Le comédien Mohamed Khelladi
Artiste du Théâtre national algérien, il a rejoint en 1972 le Théâtre régional d'Oran. Versé dans des rôles de tragédie, il a joué notamment aux côtés de Abdelkader Alloula, Mohamed Adar et Osmane Fethi. Il a interprété des rôles dans des films, dont Autopsie d'un complot. Sa dernière apparition artistique fut la pièce de Bouziane Benachour, dans laquelle il a joué le premier rôle. Il est mort à l'âge de 71 ans à la suite d'une longue maladie.
Mokhtar Haïder
Après un long parcours à l'agence Algérie presse service (APS), il rejoint Liberté économie en tant que directeur de la rédaction. En sus de ses qualités humaines, il avait des connaissances indéniables en musique. Diplômé en sciences politiques, il a accumulé 30 ans de service pour le compte de l'APS qu'il a rejointe en 1972. Il s'était spécialisé dans l'économie internationale, notamment dans les approches tiers-mondistes véhiculées par le Mouvement des non-alignés, d'où ses longs voyages en Inde et en Indonésie. On lui doit la création du fil économique de l'agence, devenant ainsi l'un des pionniers de l'information économique en Algérie.
Mohand Issad
Il est parti à l'âge de 75 ans, suite à une longue maladie qui l'a contraint à une hospitalisation à l'Hôtel Dieu de Paris. Professeur agrégé en droit, spécialiste en droit international, le défunt Issad a occupé, en 1999, le poste de président de la Commission nationale de réforme judiciaire, avant d'être désigné par le chef de l'Etat pour diriger la commission d'enquête sur les événements de Kabylie en 2001. À sa mort, les archs lui ont rendu un vibrant hommage pour sa droiture, sa ténacité et son libre arbitre.
“En choisissant le parti de la vérité et en désavouant ceux-là mêmes qui l'ont désigné, le Pr Issad savait qu'il se mettait dans une position d'opposition franche au régime, mais il n'en avait cure : préférant la dignité et la liberté aux avantages et à la gloire ! Rares et même très rares de nos jours sont les hommes de cette trempe. Un homme de principe et de conviction, courtois et ouvert au débat, qui aimait apporter sa contribution au combat démocratique dans la discrétion et loin de toute agitation d'apparat, en cette douloureuse circonstance”, avait estimé dans un communiqué le Mouvement citoyen des archs, qui a tenu à s'incliner devant la mémoire de cet intellectuel libre et engagé et à exprimer sa solidarité à sa famille et ses proches.
Le journaliste Othmane Oudina
Encore une fois, la presse algérienne perd un des siens. Othmane Oudina est décédé à l'âge de 65 ans, suite à un malaise. La profession perd en lui un homme d'une grande valeur.
Son parcours professionnel débute avec le poste de chef du protocole de l'ancien ministre Kaïd Ahmed. Le défunt décide de rejoindre le monde de la presse en intégrant l'équipe du journal El-Moudjahid, où il fait ses preuves. Il a été un des membres fondateurs du journal Horizons, avant de créer, à la faveur de l'ouverture médiatique de 1990, le premier journal de proximité en Algérie qu'il baptisa Ici Alger. Il laisse l'image d'un homme dynamique, aux idées nobles.
Le Journaliste Ali Bey Boudoukha
Le 9 novembre, Ali Bey Boudoukha, un des journalistes algériens les plus talentueux, est décédé à Paris d'une complication d'un cancer du poumon. Co-fondateur de l'agence de presse Interface Média en 2003 et du journal en ligne Maghreb Emergent, Ali Bey a travaillé également à la Radio nationale et Radio France internationale et à l'hebdomadaire La Nation. Ali Bey a par ailleurs dirigé la rédaction de Libre Algérie durant deux ans (1998-2000). Au total, près de 40 années de sa vie de journaliste. Il s'est par ailleurs investi dans le syndicalisme, a participé au projet de la maison des Libertés de feu M'hamed Yazid (2002), puis à l'initiative (ICRC) contre la révision de la Constitution de 2008.
Le colonel Sadek
De son vrai nom Slimane Déhilès, il est né le 14 novembre 1920 aux Ouadhias, en Kabylie. Colonel de l'ALN, il a été chargé par Abane Ramdane de la structuration politico-militaire de la wilaya IV. Le colonel Sadek a adhéré, après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, au Parti du peuple algérien (PPA) et devint l'un des compagnons de Krim Belkacem. Il part en France pour travailler au début de l'année 1947. En 1956, il assiste au Congrès de la Soummam, et par la suite fut nommé au grade de colonel et devient membre du Conseil national de la Révolution algérienne de 1957 à 1962. Il a été aussi membre dirigeant du FFS de 1963 à 1965, date à laquelle il a quitté définitivement la scène politique. À l'indépendance, il devient député de la wilaya de Tizi Ouzou.
Hadj Slimane Kandsi
Sketchman et sportif, il s'est éteint à l'âge de 81 ans, après une lutte acharnée contre une longue maladie. Le défunt est natif de Sidi Bel-Abbès. Après l'indépendance, il est recruté en tant qu'agent d'administration à la recette des impôts, puis s'est engagé dans la troupe de Sawt Enidal. Il reprend l'activité théâtrale, après une longue absence, et s'investit dans la production de spectacles au sein de cette troupe avec laquelle il monte plusieurs duos à succès.
Abdelali Farah
Le journaliste et ancien directeur général du quotidien El-Moudjahid, Abdelali Farah, a rendu l'âme, le 28 juillet, à l'hôpital Mustapha-Pacha, terrassé par un accident vasculaire cérébral. Il avait 75 ans. Le défunt est considéré comme l'un des doyens de la presse algérienne, où il fait carrière à partir de 1962. Il s'éloigne du monde du journalisme, dans les années 1970, le temps de remplir un mandat de député. Il revient, aussitôt la législature durant laquelle il fut élu achevée, à la presse en qualité de rédacteur en chef du quotidien El-Moudjahid. Il assura, ensuite, la direction générale de l'organe central du FLN (version française), Révolution africaine, auquel “il donna, faisant venir des plumes talentueuses, une dimension que l'hebdomadaire ne retrouvera plus”, de l'avis de ses proches. Il fut, après l'arrêt de Révolution africaine, directeur de publication du quotidien de Constantine, En-Nasr. Il a terminé son parcours professionnel par un retour à d'El-Moudjahid, qu'il dirige quelques années durant la décennie 1980.
Le journaliste Brahim Hadj Smaïl
Natif de Ghardaïa, il a commencé sa carrière en tant que journaliste sportif à la Radio algérienne dans les années 1960, avant de s'installer en France. Il a animé une chronique pour Radio internationale et a été cofondateur de Radio France-Maghreb. Le journaliste est décédé au mois novembre 2011 à l'hôpital Hendi-Mondor dans la région parisienne, avant de concrétiser un projet de radio au Mali et de s'investir dans l'agriculture.


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