Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Constantine A. Lemili
S'agissant du respect de la vocation des zones d'activité industrielle, M. Tarek Habati, chef de bureau des statistiques nous dira «qu'il n'entre pas dans les prérogatives de la direction des PME/PMI de contrôler l'état des lieux», voire le fonctionnement à bon escient de ces zones dont la vocation a été dévoyée pour la majorité d'entre elles.C'est pourtant le cas, sur l'ensemble des zones d'activité, douze au total, la commune de Beni H'midène qui est à vocation agricole n'en dispose pas, l'ensemble des opérations d'investissements réputées destinées à une activité industrielle ou para-industrielle s'est, en fait, transformée en réalisation d'immenses et superbes villas dont les propriétaires essaient de sauver l'apparence en aménageant de grands espaces à la base pour entretenir l'illusion d'une possible activité et qui, en général, sont loués à des grossistes en médicaments, pneus, bois, ou à usage de salle des fêtes, etc. Une réplique exacte de ce qui caractérise les premières grandes zones industrielles réalisées dans la wilaya et qui regorgent plus de dépôts de vente de boissons alcoolisées, salles des fêtes, stations de lavage. Quoi qu'il en soit, les demandeurs se bousculent et, à l'heure actuelle, la direction des PME/PMI a réceptionné 635 dossiers, dont 461 ont été validés par le Calpiref dans le cadre du «gré à gré» (la formule de la cession par enchères n'ayant visiblement pas fonctionné selon les attentes des pouvoirs publics) avec la ventilation suivante par créneau d'activité : 163 dossiers pour l'industrie, 31 pour les matériaux de construction, 69 pour les services, 50 pour l'agroalimentaire, 18 centres commerciaux, 126 pour le BTP, 13 pour le tourisme. Notre interlocuteur tiendra à souligner que la validation est l'étape essentielle pour le démarrage du projet d'investissement choisi, en ce sens qu'elle octroie, de fait toutes les facilitations administratives au bénéficiaire pour l'obtention de l'acte et, ce faisant, les démarches pour effectuer le reste des procédures réglementaires. Contrairement aux zones industrielles (4 pour la wilaya), qui relèvent, comme leur nom l'indique, du ministère de l'Industrie, celles dites d'activité sont sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. Le dénominateur commun demeurant la gestion du foncier, lequel relève de l'autorité d'un groupe d'acteurs à l'image de l'Urbaco, la SGI, l'Aniref, le service des Domaines, l'urbanisme, selon qu'il se situe dans les ZAC, les zones industrielles et/ou en milieu urbain pour les services (centres commerciaux). Toutefois, malgré cette pléthore d'intervenants ou de structures ad hoc concernés par le foncier, depuis quelques années cet aspect des démarches est définitivement maitrisé puisque traité au niveau d'un guichet unique qui relève de la wilaya. La wilaya envisage par ailleurs, avant le début de l'année 2013, la réhabilitation des zones industrielles. Une réhabilitation qui ne touchera toutefois que les routes dont l'état est désastreux, l'alimentation en eau potable et la fourniture d'énergie électrique. Elle consacrera pour ce faire une enveloppe de plus de 900 millions de dinars. Néanmoins toute cette dynamique semble cantonnée, dans la réalité, au stade des intentions, dans la mesure où c'est le même discours qui est régulièrement produit, à un moment où la situation des zones industrielles va de mal en pis et les conditions d'attribution des lots et parcelles semblent relever toujours plus du fait du prince que de l'acte administratif concerté, soucieux de l'intérêt public et de l'usage fait des biens de l'Etat.