Les rebelles de l'armée syrienne libre (ASL) sont aux portes de Damas, après avoir réussi à prendre le contrôle de plusieurs positions et bases militaires de l'armée régulière du régime du Président Bachar al Assad, ont indiqué les agences de presse. En effet, les rebelles ont réussi à conquérir une grande partie des provinces de l'est et du nord du pays, obligeant les troupes régulières à battre en retraite, après vingt mois du début de la crise politico-militaire en Syrie. Mieux équipés et de plus en plus organisés, les rebelles se sont fixés pour objectif la conquête de Damas où se déroulera, dans les prochains jours et semaines, une bataille déterminante si la voie diplomatique ne réussit pas à proposer une solution concertée entre l'opposition et le régime du président syrien, Bachar al Assad. L'ASL est passée en fait de la défensive à l'offensive. Avec l'embargo imposé par l'Occident sur Damas et les défections enregistrées au sein de l'armée régulière, Assad a recours au pilonnage et aux raids aériens pour freiner l'avancée des rebelles. Des informations font aussi état du recrutement de milices pour suppléer l'armée, qui n'a pas réussi jusque-là à reprendre les quartiers et les zones conquis par les rebelles. Damas procède depuis un moment à «un recrutement de soldats limités et des restrictions (de mouvement et d'approvisionnement) dues à l'état de guerre», a noté Aram Nerguizian, expert militaire auprès du Centre d'études stratégiques et internationales à Washington, repris par le quotidien libanais L'Orient Le Jour. «Le régime travaille à renforcer l'organisation des alaouites, des milices de quartier et des chabbiha», a expliqué M. Nerguizian. De son côté, Barah Mikaïl, expert international d'origine espagnole, a indiqué que «l'armée (régulière) a fait appel aux réservistes dans les régions alaouites pour tenter d'éviter le risque de nouvelles défections», a rapporté encore le quotidien libanais. Soumis à une forte pression, les soldats syriens ne tiennent plus le coup et leur moral est au plus bas. La propagande fait aussi son effet sur le moral des troupes, car la guerre médiatique joue un rôle déterminant dans cette guerre qui laissera des traces en Syrie pendant des décennies, peu importe son issue finale. Le médiateur international, le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, sera entendu aujourd'hui par le Conseil de sécurité de l'ONU et s'exprimera demain devant l'Assemblée générale onusienne, a indiqué Reuters. Après vingt mois de crise politico-militaire, le nombre de morts a atteint la barre des 40 000. Le nombre des réfugiés approche, quant à lui, le demi-million, selon Robert Serry, le coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient. À l'approche de l'hiver, c'est la crise humanitaire qui risque de s'amplifier si les aides aux déplacés ne sont pas acheminées à temps, comme l'a souligné M. Serry devant le Conseil de sécurité qui s'est réuni mardi. «Destruction, mort et souffrance font partie du quotidien en Syrie. La crise humanitaire s'amplifie à l'approche de l'hiver, le nombre de ceux qui sont dans le besoin s'accroît et pourrait atteindre les quatre millions en Syrie même, fin 2012», a déclaré M. Serry devant les présents à la dernière cession du Conseil de sécurité, où la Russie et la Chine continuent de s'opposer à toute intervention militaire étrangère en Syrie pour mettre fin aux violences armées, malgré l'insistance de la France et des Etats-Unis.C'est dans ce contexte qu'au moins 34 personnes ont été tuées et 83 blessées, hier, dans deux attentats à la voiture piégée dans une banlieue pro-régime, au sud-est de Damas, a indiqué le ministère syrien de l'Intérieur. De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh), qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins en Syrie, avait fait état auparavant de 29 morts et de dizaines de blessés dans ce double attentat. L. M/Agences.