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La RASD n'exclut pas de revendiquer son admission aux Nations unies Encouragée par le récent succès palestinien, et l'isolement du Maroc sur la scène internationale
Le chef des négociateurs sahraouis a déclaré dimanche à Alger qu'«il n'y a aucun pays dans le monde qui reconnaisse aujourd'hui la souveraineté du Maroc sur les territoires sahraouis», pour souligner une fois de plus l'isolement du Makhzen sur la scène internationale concernant la question sahraouie. Un constat confirmé jeudi 29 novembre par l'envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, au retour d'une mission dans la région. A Alger sur invitation de l'ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) en Algérie, M. Khatri Adouh a salué la récente admission de la Palestine comme Etat non membre des Nations unies, estimant que cette «victoire morale» pourrait constituer un prélude pour que la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) revendique de devenir membre des Nations unies. «Nous espérons qu'il y ait une volonté internationale pour une solution de la question sahraouie. Jusque-là, l'absence de cette volonté est due à des intérêts qu'ont certains pays avec les autorités marocaines», a indiqué le diplomate. Il a, à ce propos, lancé un appel aux «parties qui torpillent» le processus de recouvrement de l'indépendance sahraouie à «revoir leurs positions» sur la question que seul le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination est à même de résoudre, rappelle-t-il. «Personne ne croit plus aux allégations des autorités coloniales marocaines comme solution au problème du Sahara occidental. Les autorités coloniales marocaines sont plus que jamais isolées», a insisté le responsable sahraoui, lors d'une conférence de presse. «J'en appelle aussi aux pays, comme la France, l'Espagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, à revoir leurs positions respectives sur la question de l'autodétermination sahraouie», a-t-il encore ajouté. Le chef des négociateurs sahraouis, également membre du secrétariat national du Polisario et président du Conseil national sahraoui (CNS), a estimé que la récente tournée de Christopher Ross dans les territoires sahraouis libérés, en passant par les territoires occupés, puis Madrid et Paris, est bénéfique à plus d'un titre. De retour à New York, l'émissaire de Ban Ki-moon, Secrétaire général de l'ONU, a fait état des conditions prévalant dans les territoires sahraouis. Il a surtout rapporté les manifestations organisées par les populations sahraouies dans les territoires occupés en faveur du droit à l'autodétermination, mais aussi, en tant que témoin, la répression sauvage qui s'en est suivie de la part des autorités coloniales marocaines. «Cette visite a été une occasion pour attirer l'attention de la communauté internationale sur ce qui se passe au Sahara occidental», a estimé le chef de la délégation sahraouie. Il prévient qu'il est inconscient de considérer que la situation au Sahara occidental n'incite guère à l'inquiétude. «Nous sommes devant une bombe à retardement qui risque d'exploser à tout moment et d'embraser l'ensemble de la région», souligne-t-il. Selon M. Khatri Adouh, Christopher Ross a insisté dans son compte rendu à New York sur l'exigence d'assurer des informations instantanées sur tout ce qui se déroule dans les territoires sahraouis, y compris le déroulement de la mission de la Minurso (Mission des Nations unies pour le Sahara occidental, Ndlr). Le responsable sahraoui note que la propagande marocaine œuvrant à nier l'existence d'une autorité sahraouie sur les territoires libérés a subi un échec. De même en ce qui concerne les informations distillées faisant état de liens présumés entre les populations sahraouies et les éléments d'Al-Qaïda dans la région du Sahel. «Le régime marocain ne veut pas accepter la réalité, de quelque forme qu'elle soit, au point de refuser d'en parler à ses sujets.» Y. D.