La rencontre, initiée par l'ambassade de la République sahraouie (Rasd) en Algérie, a été animée par Khatri Adouh, président de l'Assemblée nationale sahraouie (ANS), également chef de la délégation des négociateurs sahraouis. La longue période (37 années) ayant suivi la confiscation de la décolonisation du territoire du Sahara Occidental a fait l'objet, hier, d'une conférence, au centre d'information sahraoui Chahid-Fadhel-Ismaïl, sis rue Didouche-Mourad (Alger). La rencontre, initiée par l'ambassade de la République sahraouie (Rasd) en Algérie, a été animée par Khatri Adouh, président de l'Assemblée nationale sahraouie (ANS), également chef de la délégation des négociateurs sahraouis. Dans son exposé, ce dernier est revenu longuement sur les différentes étapes du conflit, après que l'ancienne colonie espagnole ait été “lâchée", en 1975, par les autorités de Madrid, à la suite de la signature des accords avec le Maroc et la Mauritanie. Le membre du secrétariat national du Polisario, dans ce cadre, a relevé que “le peuple sahraoui, petit numériquement et isolé, n'était pas connu à l'époque par la communauté internationale". Et, ce même peuple, dira-t-il, qui a connu “l'extermination, l'exil, l'oppression et beaucoup de sacrifices et de souffrances" existe toujours et a le droit à l'autodétermination. M. Adouh a également abordé la période qui a suivi le cessez-le-feu, en septembre 1991, les engagements pris par le Maroc pour la tenue d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, puis ses revirements. Sans omettre de rappeler ces “batailles" menées entre 1994 et 1999 autour du corps électoral, avant de céder le pas, dès 2007, à l'apparition d'un “plan d'autonomie" marocain déconnecté du processus onusien et de la réalité, à l'inverse de l'autre plan présenté (en même temps) par la partie sahraouie. Pour le conférencier, les résolutions de l'ONU et la réalité sont là pour montrer notamment que “la décolonisation du Sahara Occidental est inachevée", qu'“aucun pays dans le monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc dans notre territoire", que “les territoires sahraouis occupés font l'objet de violations des droits de l'Homme" et que “les richesses du Sahara Occidental sont pillées". “Le régime marocain a peur de la vérité d'où qu'elle vienne ; l'ennemi principal du Maroc est la vérité", a déclaré le responsable sahraoui. Il a, par ailleurs, fait le point sur la visite récente de Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, dans les pays de la région du Maghreb et en Europe, en donnant ensuite quelques éléments du compte rendu présenté au Conseil de sécurité de l'ONU. “Je pense que M. Ross veut ouvrir toutes les portes, en prévision des prochaines négociations", a-t-il remarqué, avant d'appeler toutes les parties, surtout les puissances ayant une responsabilité dans la longévité du conflit, “d'aider le Maroc à sortir de la crise qu'il a créée par calcul". Lors du débat, le président de l'ANS a été catégorique : “Il n'y a pas de solution au Sahara Occidental sans un véritable référendum d'autodétermination qui respecte le choix du peuple sahraoui." Il a, en outre, renouvelé son appel aux USA, à la France, à la Grande-Bretagne, à la Russie, à l'Espagne et aux autres pays de l'UE, leur demandant d'aider le médiateur onusien “pour mettre un terme à ce conflit qui n'a que trop duré" et ce, d'autant que le statu quo représente aujourd'hui “une menace à la stabilité de la région", voire “une bombe à retardement". H A