La troisième réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc a été entamée hier matin à New York sous les auspices de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, en présence des délégations des deux parties et des représentants des deux pays observateurs, l'Algérie et la Mauritanie. La délégation sahraouie est conduite par le président du conseil national de la République arabe sahraouie démocratique, Khatri Addouh, et est composée du coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), M'hamed Khaddad, et du représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari. Peu avant l'ouverture de cette réunion, le chef de la délégation sahraouie a déclaré à l'APS que «le Front Polisario est venu à cette réunion avec une volonté sincère pour résoudre la question du Sahara occidental», a rapporté cette agence de presse. «Le Front Polisario s'est toujours montré disposé à entreprendre les efforts qui peuvent conduire à l'organisation d'un référendum d'autodétermination afin de permettre au peuple sahraoui de s'exprimer sur son devenir dans un cadre de liberté et de démocratie», a-t-il lancé. Cependant, a-t-il ajouté, «notre bonne volonté se heurte à une nouvelle intransigeance du Maroc exprimée, encore une fois, par le roi Mohammed VI dans un discours prononcé samedi à l'occasion du 35e anniversaire de l'occupation du Sahara occidental par le Maroc». «Ce que nous espérons est que les pourparlers de cette troisième réunion se tiennent et se poursuivent selon l'ordre du jour de Christopher Ross», selon lui. «Cette réunion informelle se tient alors que les forces marocaines ont attaqué hier le camp de Gdem Izik (à l'est de la ville occupée d'Al Ayoune) pour détruire les tentes où habitent plus de 26 000 citoyens sahraouis, notamment des enfants, des femmes et des personnes âgées. Ce qui n'est pas fait pour participer à la réussite de cette réunion informelle entre les deux parties. A cet effet, le représentant sahraoui a souligné qu'«au lieu de venir avec des engagements crédibles pour résoudre le problème du Sahara occidental, le Maroc prend part à cette réunion avec cette démonstration de force pour faire échouer les efforts de la communauté internationale, du secrétaire général de l'ONU et de son envoyé personnel». Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, avait la veille appelé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à une intervention urgente des Nations unies face à une menace d'escalade militaire marocaine contre les Sahraouis qui pourrait déboucher sur «un nouveau crime contre l'humanité». L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU avait, au cours de son récent déplacement dans la région, qualifié la situation d'«intenable», est-il utile de rappeler.