La capitale kenyane Nairobi a été le théâtre d'un nouvel attentat en l'espace de deux jours, et qui a coûté la vie à cinq personnes au moins et fait une dizaine de blessés, ont rapporté les médias locaux, citant des sources hospitalières et sécuritaires. L'attaque a été commise devant une mosquée et aurait visé un député qui discutait avec un groupe de fidèles. Yusuf Hassan Abdi, membre du parlement kenyan, et son collaborateur Mohamed Ismaïl, ont été blessés par la grenade qui a explosé à l'extérieur d'une mosquée située dans le quartier d'Eastleigh, majoritairement peuplé de Somaliens. Le quartier est visé pour la deuxième fois en deux jours, a rapporté VOA News, une agence d'information locale.La police et la Croix-Rouge avaient fait état de trois morts vendredi soir, après le jet d'une grenade contre un groupe de fidèles sortant d'une mosquée de ce quartier à Nairobi. Six personnes étaient toujours hospitalisées samedi matin, selon M. Nyakwama. «Nous avons envoyé des renforts de police sur place pour assurer la paix», a indiqué le chef de la police de Nairobi. La police avait déjà dû disperser, vendredi soir, des manifestants qui étaient descendus spontanément dans la rue pour exprimer leur colère après ce nouvel attentat. Dans ce même quartier de la capitale kényane, un attentat à la bombe, cachée au bord d'une route très fréquentée, près d'un supermarché, avait provoqué, mercredi, la mort d'une personne et en blessant gravement une autre. Au moins sept personnes avaient été tuées et plusieurs blessées en novembre par une attaque à la bombe contre un autobus dans le même quartier. Depuis que son armée a rejoint les forces de l'Union africaine (UA) en Somalie, le Kenya est la cible d'une série d'attentats attribués aux islamistes somaliens Shebab. Le centre des jeunes musulmans (MYC), un groupe kenyan islamiste qui soutient les Shebab, a fait état sur son compte Twitter «d'une explosion dans Eastleigh», sans en revendiquer la responsabilité. Ces deux attentats ont été commis suite à un attentat à la bombe contre un mini-bus dans la banlieue de Nairobi le 18 novembre qui a fait 10 morts et 34 blessés. Les attentats terroristes se sont accentués en effet depuis la prise par les forces de l'UA, en septembre, de la ville portuaire de Kismayo, bastion des Shebab dans le sud de la Somalie. Les Shebab n'ont jamais revendiqué ces attaques à la bombe. Le Kenya, pays frontalier avec la Somalie, fait partie des Etats qui ont envoyé des soldats à Mogadiscio pour lutter contre les Shebab, dans le cadre d'une mission militaire constituée par l'Union africaine. La prise par les troupes de l'Amisom (mission de paix de l'UA) de la ville portuaire de Kismayo, bastion des Shebab dans le sud de la Somalie, a provoqué la colère des islamistes somaliens mais elle a également fait monter la tension à Nairobi où l'on assiste à une montée progressive des violences terroristes, dont certaines ont été commises par des extrémistes kenyans qui soutiennent ouvertement les Shebab somaliens.