Une attaque à la grenade dimanche pendant une messe dans une église de Nairobi a fait un mort et une quinzaine de blessés, au cours de la deuxième attaque en un mois visant des chrétiens au Kenya. Un inconnu qui s'était assis parmi l'assistance a lancé une grenade peu après le début du service avant de prendre la fuite, ont rapporté des témoins. « Il y a un mort, et plus de dix personnes ont été blessées" par une grenade lancée peu après le début du service religieux, a indiqué un responsable local de la police, Joseph Gichangi. La police a plus tard établi à quinze le nombre de blessés. « Les nouvelles attaques terroristes au Kenya et eu Nigeria, lors de célébrations chrétiennes, constituent des actes horribles et méprisables », a déclaré le porte-parole du Vatican Federico Lombardi. « Nous devons encourager l'ensemble de la population... à ne pas céder à la tentation de tomber dans le cercle vicieux de la haine meurtrière », a-t-il poursuivi. Le 31 mars, une grenade lancée contre groupe de fidèles sortant d'une église à Mtwapa, sur la côte kényane de l'océan indien, avait fait un mort et quinze blessés. Le ministre kényan de la Sécurité intérieure George Saitoti avait alors affirmé que cette attaque, ainsi qu'une autre quelques minutes plus tard le même jour contre un restaurant de la ville voisine de Mombasa (trois blessés), « avaient été perpétrées par les shebab », des insurgés islamistes contre lesquels l'armée kényane intervient depuis octobre dernier en Somalie voisine. « Nous disposons de la description de l'agresseur et une enquête est en cours (...). Nous ne connaissons pas les motifs de cette attaque mais nous ne pouvons rien exclure », a déclaré à le chef adjoint de la police de Nairobi, Moses Nyakwama. L'attaque a été perpétrée contre l'église internationale de la Maison des miracles de Dieu (God's House of miracles international church) dans le quartier de Ngara, non loin du centre ville. Les églises sont très fréquentées pendant les offices du dimanche matin au Kenya, dont la population est majoritairement catholique et très souvent pratiquante. La capitale kényane a été la cible de plusieurs attaques à la grenade non revendiquée depuis la fin de l'année dernière. Le plus meurtrier de ces attentats, le 10 mars dernier contre un terminal d'autobus, a fait 9 morts et plus d'une soixantaine de blessés. Un jeune Kényan sympathisant déclaré des shebab a été condamné pour les deux premières attaques commises en octobre dernier, un autre a été interrogé puis relâché à la suite de l'attentat du mois dernier. Les shebab, récemment intégrés au réseau Al-Qaïda, ont menacé à maintes reprises de représailles le Kenya à la suite de son intervention militaire en Somalie, mais ils avaient assuré en mars, à propos des attentats à la grenade, « ne pas être impliqués dans des attaques de si petite ampleur ». L'ambassade américaine au Kenya a affirmé disposer « d'informations crédibles » quant à un «attentat potentiel dans les phases ultimes de préparatif » qui pourrait viser un hôtel ou un bâtiment gouvernemental à Nairobi.