Photo : M. Hacène De notre correspondant à Bejaïa Kamel Amghar
La semaine, qui vient de s'achever, a été marquée par l'installation laborieuse des assemblées locales fraîchement élues. Laborieuse, puisque dans de nombreux cas, il a fallu reporter la séance, faute de majorité absolue ou de consensus parmi les groupes politiques en présence. Après plusieurs jours de tractations, le FFS a finalement décroché les deux voix qui lui manquaient pour introniser son candidat à la tête de l'Assemblée populaire de wilaya (APW). Pour rappel la formation d'Aït Ahmed avait obtenu 20 sièges sur les 43 mis en jeu, suivi par le RCD 9, le FLN 9 et le RND 4. Candidat unique à la présidence de l'APW, Brahim Méziani, la tête de liste du FFS, a recueilli exactement 22 suffrages favorables. Soit le minimum requis. Dans les communes où les élections ont débouché sur des majorités absolues, quatorze en tout, la mise en place des nouvelles APC s'est passée sans encombres. Ainsi, le FFS contrôle totalement des municipalités comme Darguina (8 sièges sur 15), Aït Smaïl (9 sièges sur 13), Kherrata (10 sièges sur 19), Beni Ksila (7 sièges sur 13) et Chellata (8 sièges sur 13). Les élus du RCD dominent dans deux communes ; à savoir Ighrem (10 sièges sur 15) et Fenaïa (8 sièges sur 15). Les candidats indépendants sont aussi sortis majoritaires dans les localités de Tazmalt (10 sièges sur 19), Amalou (9 sièges sur 13), Ouzellaguen (8 sièges sur 15), Thaourith Ighil (8 sièges sur 15), Tinebdar (8 sièges sur 13), Tibane (7 sièges sur 13) et M'Cisna (9 sièges sur 13). Au chef-lieu de wilaya, le postulant du FLN a réuni une large majorité des élus autour de sa candidature. En plus des 14 sièges obtenus par le plus ancien parti, Hamid Merouani, la tête de liste du FLN et candidat unique à la présidence de l'APC, avait recueilli 30 suffrages favorables sur un total de 33. Un plébiscite ! A Akbou, c'est Abderrahmane Bensbaâ, le candidat du PFP, qui revient aux commandes pour un troisième mandat successif. Cet ancien militant du FFS, qui n'avait obtenu que 5 sièges sur les 23 existants, a arraché la présidence au candidat indépendant, Mouloud Salhi, pourtant sorti vainqueur du scrutin avec un score de 7 sièges. Il a recueilli 12 suffrages favorables et son rival le talonnait de si près avec 11 voix. Dans la municipalité périphérique de Oued Ghir, le MPA, qui n'avait initialement que 3 sièges sur les 15 existants, a conclu une alliance avec le FLN, le RND et le MEN, pour ravir la présidence aux postulants du FFS et du RPR. Sa tête de liste, Yacine Ramdani, a ainsi été élue en obtenant les 8 suffrages favorables requis. Dans ces deux dernières communes et dans de nombreuses autres, la présidence s'est jouée à un siège près. Souvent, les listes, qui ont raflé les premières places à travers des majorités relatives, n'ont pas bien su négocier leur intronisation avec leurs partenaires. Le jeu des alliances, qui y a prévalu, laisse cependant entrevoir une certaine fragilité qui risque, à un moment ou un autre, d'interrompre des cohabitations précaires et intéressées. Dans le fond, ces arrangements ne répondent pas aux aspirations réelles de l'électorat. Les P /APC ainsi élus devraient faire preuve de diplomatie pour ménager les susceptibilités de leurs alliés et celles des autres membres de l'assemblée. Il s'agit, en premier lieu, d'assurer l'équilibre des alliances hétéroclites mises en places pour ne pas pénaliser les citoyens par les sempiternelles motions de défiance et autre boycott des délibérations. Mais pour garantir durablement la stabilité des assemblées locales, on doit penser sérieusement à l'introduction de profonds amendements sur le régime électoral afin de concrétiser fidèlement la volonté des électeurs.