Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Les représentants des associations de handicapés moteurs des wilayas de Constantine, Annaba, Tarf, Skikda, Bordj Bou Arréridj et Oum El Bouaghi se sont rencontrés, dans la matinée de jeudi dernier, à hauteur du siège de l'association hôte du Khroub. Ils ont été unanimes à souligner que la loi 90-31 est, en son temps, venue dévoyer l'organisation en place depuis l'indépendance en transformant un organe national structuré, organisé en une kyrielle d'associations locales non représentatives d'abord, et en fonds de commerce ensuite, en ce sens qu'elles se transforment tout de suite après leur création en caisse de résonance de partis qui en usent et en abusent lors d'événements politiques nationaux pour des raisons que nul ne peut ignorer. Le but de leur rencontre n'était pas en fait de dénoncer ce qui est de notoriété publique mais plus précisément de porter à la connaissance des pouvoirs publics leur intention de créer une coordination nationale représentative et seulement représentative des personnes dont le handicap physique est clairement établi, à savoir celles frappées de mutisme, de cécité, de défaut d'audition et de paralysie des membres. L'un des représentants de cette association devrait se déplacer au cours de cette semaine à Alger pour rassembler les documents idoines, faire des démarches auprès du ministère de l'Intérieur et, dans la foulée, solliciter l'autorisation d'une assemblée générale constitutive prévue à Bordj Bou Arréridj afin de ne pas trop indisposer physiquement les personnes qui feront le déplacement à partir d'Alger, des wilayas limitrophes et celles de l'est du pays. Visiblement très organisés, les responsables des associations présentes n'ont pas manqué de rappeler que, «lors de la rencontre des pays arabes pour la promotion du handicapé, Belkhadem, alors chef de gouvernement, avait fait une déclaration que nous avons tous chaleureusement accueillie. L'ancien premier responsable du gouvernement affirmait alors, le 4 décembre 2006, que l'allocation de 4 000 DA allait être augmentée de 50%. Cela n'a jamais été le cas». Pis, les animateurs de la rencontre n'hésitent pas à rappeler que les conditions générales de vie du handicapé sont très difficiles : «Savez-vous que seulement 1 000 dinars sont versés à une personne sévèrement concernée par un handicap si celui-ci est inférieur à 100% auquel cas l'allocation passe à 4 000 dinars.» Il est vrai que la disposition réglementaire dont il est question est du plus grand surréalisme, en ce sens que, si les fonctions d'une personne sont amoindries à 75%, celle-ci ne peut prétendre à plus de 1 000 DA. Or, il se trouve des familles entières de handicapés. En tout état de cause, l'une des préoccupations essentielles des handicapés moteurs en particulier est la reconnaissance de leur statut et l'établissement d'un cadre réglementaire spécifique. Une loi de 1983 assez complète, et qui leur était plus ou moins favorable, a été abrogée par une autre loi (09-09 du 8 mai 2002) qui est venue réduire d'une manière plutôt dramatique des droits et avantages déjà ébranlés parce que non actualisés par rapport à la réalité. A titre d'exemple, l'existence de quotas en matière d'accès à l'emploi est aujourd'hui devenue une vue de l'esprit ainsi que l'aménagement d'espace, de voies d'accès aux immeubles de l'administration, voire d'habitations rarement disponibles.