Les autorités en charge du tourisme, à travers une série de projets, tentent de rattraper le retard accusé aux cours de ces deux dernières décennies. L'Algérie, qui est dotée de tous les atouts (mer, montagnes, désert) qui peuvent faire d'elle une destination touristique par excellence, enregistre un grand retard dans ce secteur pourtant pourvoyeur de richesses. D'où la nécessité de réunir les conditions pour accueillir les touristes, de plus en plus exigeants pour ce qui est de la qualité des prestations fournies. Justement, qu'en est-il des réalisations au cours de l'année qui s'achève et des perspectives pour 2013 ? Concernant le renforcement des capacités d'accueil, ou le déficit est criard, plusieurs projets ont été menés à terme en 2012. Le parc hôtelier national compte 1 036 établissements, dotés de 17 000 lits, et d'autres structures d'une capacité de 87 000 lits sont en cours de réalisation. Plusieurs hôtels ont été réceptionnés à travers l'ensemble du territoire national. Citons l'exemple des deux hôtels Ibis et Novotel à Constantine. Deux infrastructures appartenant au groupe international Accor et au groupe Mehri, inaugurées en septembre dernier par le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, M. Mohamed Benmeradi. La capacité de ces deux infrastructures est de 288 chambres. A Tlemcen a été également inauguré, cette année, un autre joyau architectural, l'hôtel Renaissance-Marriott, doté de 204 chambres spacieuses. Implanté sur le plateau Lala Setti, cet hôtel 5 étoiles émerveille ses visiteurs et fait la fierté de l'Algérie. Même si le secteur est aujourd'hui confié aux investisseurs privés, il n'en demeure pas moins que l'Algérie a mis en place un important programme de rénovation des infrastructures touristiques érigées dans les années 70 et qui n'ont jamais subies de rénovation. Premier hôtel à avoir refait peau neuve El Aurassi dont l'inauguration après les travaux a été faite cette année. Les autres établissements, notamment ceux de la côte algéroise (les complexes touristiques Sidi Fredj, Azur plage…) et du sud du pays, subiront la même opération. Annoncée lors du Salon international du tourisme et des voyages (Sitev) en 2011, cette opération de réhabilitation va bientôt devenir une réalité. Les appels d'offres ont été lancés en 2012 et les investisseurs ont déjà déposé leurs soumissions. L'année en cours a également été marquée par une organisation des professionnels du secteur, sur initiative de l'ex-ministre du Tourisme, M. Smaïl Mimoune. C'est ainsi que la Fédération nationale des hôteliers (FNH) est née. Elle obéit à une démarche globale qui vise à la mobilisation de tous les acteurs du secteur touristique car «sans une implication directe, une mobilisation agissante de la part des hôteliers, les efforts déployés pour développer le tourisme en Algérie ne sauraient produire pleinement leurs effets», avait déclaré l'ex-ministre du Tourisme.
2 400 lits seront réceptionnés en 2013- 2014 à Alger Beaucoup de réalisations ont été faites en 2012. Les perspectives pour le secteur s'annoncent bien. Continuer sur la même lancée en réceptionnant, d'ici la fin 2013, d'autres infrastructures touristiques, d'une capacité supplémentaire de 51 000 lits, à travers le pays. Bien d'autres établissements en cours de réalisation seront aussi réceptionnés en 2014. A titre illustratif, nous citerons l'hôtel Marriott de Sétif avec une capacité de 200 chambres. Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, M. Mohamed Benmeradi avait annoncé, lors de sa dernière visite d'inspection, que les grands projets touristiques en cours de réalisation dans la capitale, susceptibles de créer plus de 8 000 postes d'emploi et garantir plus de 2 400 lits, seront réceptionnés fin 2013 et début 2014. La livraison du projet, très attendu aussi, est l'école du tourisme de Tipasa, d'une capacité de 1 200 places pédagogiques, est prévue pour fin 2013. D'autres écoles sont prévues, respectivement à Adrar et Aïn Témouchent, avec 400 places pédagogiques, et une autre à Aïn Benian. Ces établissements auront pour mission de bien former les futures ressources humaines qui auront à travailler dans les hôtels et infrastructures hôtelières. Par ailleurs, l'année prochaine sera marquée par la soumission au gouvernement d'un projet de loi portant sept plans d'aménagement de zones d'extension touristiques (ZET). Le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, Mohamed Amine Hadj Saïd, avait déclaré, dans un entretien à l'APS, que les wilayas concernées par ces plans d'aménagement sont Annaba, Mostaganem, Aïn Témouchent, El Tarf et Illizi. «L'adoption de ces plans s'inscrit dans le cadre de la stratégie tracée il y a quelques années par le gouvernement, et qui repose sur les dynamiques de la promotion de l'investissement, du financement et de transversalité pour faire du tourisme une priorité de l'industrie nationale», avait il ajouté. Le développement du tourisme est un travail de longue haleine et ce n'est pas en une année qu'on pourrait rattraper les décennies perdues, aiment à rappeler les responsables qui se sont succédés à la tête de ce département. Seulement, une chose est sure, il ne faut pas perdre de vue que le temps passe et que les pays se disputent les touristes, surtout en cette période de crise. L'Algérie se doit de se préparer et rapidement à faire face à cette bataille que se livrent les plus grandes destinations mondiales si elle veut avoir une place parmi elles. B. A.