De notre correspondant à Tlemcen Chawki Fath Allah La faculté des sciences a abrité durant la journée d'hier un symposium international sur l'outil informatique au service de la langue arabe face à la mondialisation. Cette rencontre scientifique, qui a réuni les chercheurs du traitement automatique des langues naturelles en général et de la langue arabe en particulier avait pour objectif de faire un état des lieux sur les avancées dans ce domaine aux niveaux fondamental et appliqué, et de faire éventuellement émerger des problèmes nouveaux, outre explorer les perspectives et établir des liens de coopération et de partenariat scientifiques avec des laboratoires et organismes de recherche nationaux et internationaux actifs dans ce domaine. Cette rencontre, animée par des spécialistes, a mis en évidence l'intérêt et le rôle de la linguistique dans les TIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication). En effet, l'intégration de l'outil informatique et de ses technologies sous-jacentes (réseaux, multimédia, …) aux langues et cultures constitue un champ d'investigation non négligeable, en raison du caractère stratégique de ces dernières, a-t-on indiqué lors du discours inaugural. Ainsi, le conférencier saoudien, le Dr Salman, de l'université de Riyad, a révélé que les langues «informatisées» ou en voie de l'être ont relativement assuré leur pérennité. Il a donné des exemples sur le français, le chinois, l'anglais, etc. Il n'empêche, a-t-il ajouté, qu'à des degrés divers, la question de survie des langues est occultée par celles de leur identité, face à des politiques de suprématie et de domination. Face à la mondialisation, les conférenciers n'ont pas manqué de s'interroger sur les différents impacts résultants de l'exploitation de l'outil informatique dans le domaine des langues naturelles en général et de la langue arabe en particulier. Parmi les conférences, on note celles des professeurs Zaïdi et Laskri, qui ont évoqué «un outil d'extraction des mots du Coran basé sur Aramorph». Ces conférenciers ont indiqué qu'avec le développement de l'Internet, le traitement automatique du langage naturel se fait de plus en plus ressentir comme moyen incontournable pour le traitement des masses vertigineuses de textes disponible sur le Web. En effet, a-t-il enchaîné, on a besoin de créer, de traiter, de traduire et d'analyser des données. Différents outils, précisent les conférenciers, ont été développés pour répondre a ces besoins, dont l'outil Aramorph qui reste un analyseur morphosytaxique traitant des textes arabes. Une autre conférence ayant comme thème «un analyseur syntaxique pour l'arabe» a été présentée. On y évoqué la réalisation d'un analyseur syntaxique pour la langue arabe (voyellé ou non). L'analyseur en question est basé sur un modèle pour le TALN (traitement automatique de la langue arabe), ce dernier pouvant être exploité par des applications TALN comme la traduction automatique, la correction orthographique, etc. Un spécialiste a expliqué un autre axe. Il s'agit de la classification des textes qui a connu un très grand intérêt dans le domaine de la recherche de l'information et des services Web. Lors de cette intervention, on a expliqué cette classification neuronale basée sur les perceptrons multicouches d'un ensemble de textes rédigés en anglais. Cette rencontre internationale organisée par la faculté des lettres, des sciences humaines et sociales, en étroite collaboration avec le Conseil supérieur de la langue arabe et l'Agence nationale du développement de la recherche universitaire (ANDRU) ainsi que le Centre des recherches scientifiques et techniques pour le développement de la langue arabe -annexe Bouzaréah, a été marquée, note-t-on par plusieurs thèmes clés, a savoir l'actualité sur l'exploitation de la linguistique dans les TIC, la normalisation et la représentation du caractère arabe sur ordinateur, la langue et les interfaces homme-machine, les ressources linguistiques informatiques de la langue arabe.