Après avoir raflé le prix de la meilleure interprétation féminine, attribué à la comédienne Lydia Lâarini, lors du 7e Festival national de théâtre professionnel d'Alger, la pièce Imraa min waraq (Une femme en papier), produite par le Théâtre régional d'Annaba et mise en scène par Sonia, s'envolera cette semaine en direction du Qatar, où elle prendra part à la 5e édition du Festival du théâtre arabe. Prévu du 10 au 16 janvier à Doha, ce festival verra la participation de neuf spectacles en lice pour le grand prix et une qualification pour les journées théâtrales d'El Charika, prévues pour mars prochain. Parmi les œuvres participantes on citera Infilate, de Tunisie, Ya makan et Le Dictateur, du Liban, Passeport, d'Irak, et d'autres. Adaptée par le dramaturge Mourad Senoussi du roman Ountha essarab, de l'auteur algérien Waciny Lâaredj, Imraa min waraq relate la rencontre entre la femme d'un écrivain et sa muse, Meriem. Evoluant dans une très belle scénographie signée Yahia Benamar, les deux femmes se rencontrent dans un face-à-face émouvant et déchirant, au cours duquel chacune d'elles proclame sa légitimité et le rôle qu'elle a joué dans la vie de l'auteur. L'histoire paraît anodine, à la limite du cliché, mais elle se veut un prétexte pour rendre hommage aux intellectuels et artistes algériens disparus durant la décennie noire. En effet, c'est durant cette rencontre avec la femme de son amant que Meriem, l'éternelle muse, une femme en chair et en os, défend sa liaison avec l'auteur en énumérant chacune de leurs rencontres et en les liant à des fait bien réels, tels que la générale de la pièce El Adjouad, d'Alloula, et les décès du peintre Issiakhem et de l'auteur et dramaturge Kateb Yacine. Son témoignage est soutenu par des projections vidéo et d'images des artistes disparus. Joliment conçue, cette pièce a créé un véritable buzz lors de sa présentation au 7e Fntp. On retrouve Lydia Lâarini dans le rôle de Yamina, l'épouse de l'auteur, et Raja Houari dans le rôle de Meriem. W. S.