Au moment où la guerre fait rage au Mali, et à la veille de la visite du Premier ministre malien, Diango Cissoko, l'Algérie a réitéré son soutien au dialogue dans la région du Sahel, en appelant à la «fermeté» à l'égard de l'impact direct de la crise malienne sur la région, notamment en ce qui concerne la propagation et la circulation des armes. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé que «la position de l'Algérie est connue concernant la situation au Sahel. Nous avons soutenu au maximum le dialogue et continuerons à le faire mais en cas d'atteinte à la sécurité et l'utilisation d'autres moyens, nous sommes appelés à être fermes». Intervenant lors de la rencontre tripartite avec les chefs de gouvernement tunisien et libyen, MM. Hamadi Jebali et Ali Zidane, il a affirmé que la crise malienne aura «un impact direct» (sur la région), mettant en garde contre la circulation d'armes. «Il ne s'agit pas d'une simple affaire de terrorisme mais de crime organisé où sont utilisés les stupéfiants et le blanchiment d'argent», appelant à un traitement «plus approfondi» de cette affaire. A cette occasion, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a souligné, «l'impérative coordination entre tous les services concernés en vue de préserver la sécurité et la stabilité des trois pays». M. Sellal a indiqué dans ce cadre que «des rencontres seront organisées tous les quatre mois pour réunir les Chefs de gouvernement de ces pays, outre les rencontres périodiques des responsables en charge de la sécurité pour une meilleure coordination et en vue de mieux faire face aux dangers qui menacent la région». Evoquant le rôle du facteur paix et stabilité dans la consolidation du développement économique, le Premier ministre a mis l'accent sur «l'importance du recouvrement de la paix, quel qu'en soit le prix», précisant qu'«il s'agit d'un important facteur de développement socioéconomique». La réunion d'un jour a été sanctionnée, en effet, par un communiqué commun dans lequel les trois parties ont mis l'accent sur la nécessité de «conjuguer les efforts pour faire face aux dangers et menaces sécuritaires en adoptant une approche sécuritaire coordonnée dans le cadre d'une stratégie globale». Dans le même contexte, les trois pays ont souligné la nécessité «d'intensifier les échanges de visites entre les hauts responsables des services de sécurité concernés des trois pays en vue d'approfondir les contacts et de renforcer la confiance, d'élaborer des programmes de formation au profit des cadres qualifiés, d'échanger les expériences outre la conclusion d'un accord de coopération sécuritaire et la relance des accords de coopération judiciaire et juridique déjà conclus». A ce propos, il a été convenu de «la mise en place d'un mécanisme de suivi et de contact au niveau des ministres de l'Intérieur des trois pays pour faire face à tout incident ou développements sécuritaires au niveau des frontières communes». Les trois parties ont convenu également, selon le communiqué, de «la mise en place de points de contrôle communs tout au long de la bande frontalière entres ces pays» et «l'intensification de la coordination et de la coopération sécuritaire» à travers la gestion de patrouilles pour assurer la surveillance des frontières communes et contrecarrer toute infraction à la sécurité. «Concernant la situation prévalant dans la région du Sahel, notamment la crise malienne et ses graves répercussions sur la sécurité et la stabilité des trois pays, les participants se déclarent profondément préoccupés suite aux dernières attaques menées par un groupe terroriste au sud du Mali, poursuit le communiqué. Ils «condamnent ces agissements» et affirment «leur plein soutien au gouvernement et au peuple du Mali», soulignant la nécessité de «trouver une solution politique à la crise» dans ce pays en «encourageant le dialogue entre les différentes composantes de la société malienne de manière à préserver la souveraineté et l'intégrité territoriale du pays dans le cadre du respect de la légalité internationale». A. R.