Photo : Riad Par Bahia Aliouche Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, a annoncé, hier, à Alger, le retour au crédit à la consommation mais «pas dans l'immédiat». D'autant que les ménages «ont aujourd'hui les revenus nécessaires pour pouvoir consommer», a souligné le premier argentier du pays, en marge de la présentation, devant le Conseil de la nation, du texte de loi portant règlement budgétaire de l'année 2010. Le ministre, qui rappelait qu'il s'agit d'une mesure introduite dans la loi des finances complémentaire de 2009 pour freiner l'augmentation vertigineuse des importations et protéger les épargnants contre les risques de surendettement, précisera que la relance de ce type de crédit est soumise à plusieurs conditions, à savoir rendre effective la mise en œuvre de la centrale des risques ménages et protéger la production nationale, mais aussi épargner les ménages des risques de surendettement. Le règlement n°12-01 du 20 février 2012 portant organisation et fonctionnement de la Centrale des risques entreprises et ménages a été, faut-il le signaler, publié en juin dernier au Journal Officiel n° 36. En novembre denier, le gouvernement de M. Sellal a adopté, lors d'une rencontre avec la centrale syndicale et les associations patronales, le principe de relancer le crédit à la consommation, mais uniquement pour les produits fabriqués localement. Mais, si on se réfère aux propos de M. Djoudi, le temps d'attente des ménages à revenus modestes, qui a déjà duré plus de trois ans, pourrait être encore prolongé, jusqu'à nouvel ordre. Sur un autre chapitre, le ministre a indiqué que le taux d'inflation, qui a atteint près de 9% en 2012, est dû aux gros versements au titre des rappels sur salaires qui ont exercé une pression sur la demande et sur les prix, tout en rassurant que l'inflation «sera moindre» en 2013, les augmentations salariales étant consommées. La Banque d'Algérie a fixé un objectif d'inflation de 4% «et c'est aussi l'objectif que nous retenons», a-t-il assuré. Quant aux importations de l'Algérie, qui se sont chiffrées à 46,8 milliards de dollars en 2012, il a considéré qu'elles ont plutôt «servi la production nationale». S'agissant des récentes facilitations bancaires décidées par le gouvernement, M. Djoudi affirme que les banques nationales ont enregistré un rebond du nombre d'ouvertures de comptes bancaires. «Nous avons une évaluation régulière de l'application de ces mesures, et on constate qu'il y a plus d'ouvertures de comptes de dépôts au niveau des banques», a-t-il indiqué. A propos du projet de création d'une banque du logement, déjà annoncé, M. Djoudi a précisé qu'il est toujours au «stade de la réflexion». Sur l'attaque terroriste contre le complexe gazier de Tiguentourine, d'In Amenas, le ministre dira qu'il n'aura pas de «conséquences financières» sur l'Algérie. Quant aux répercussions de l'instabilité économique à l'échelle internationale sur l'Algérie, le ministre estime que les prix du pétrole sont relativement stables actuellement, mais que la situation de déprime des économies mondiales «engendrera certainement une baisse de la demande énergétique et influera sur les prix du pétrole».