Synthèse de Ghada Hamrouche Le président syrien, Bachar al-Assad a, une nouvelle fois, procédé hier, à un remaniement des ministères économiques et sociaux. Un remaniement qui intervient dans une situation de difficultés extrêmes dans tous les secteurs à commencer par le sécuritaire. L'entrée au gouvernement de six nouveaux ministres semble être une énième tentative du pouvoir syrien pour redresser une situation socioéconomique on ne peut plus catastrophique. La Syrie connaît une crise économique sans précédent qui se traduit, selon la Banque Mondiale, par une contraction de 20% du Produit intérieur brut (PIB), un déficit des comptes courants qui atteint 7,1% du PIB et un taux de chômage de 37% qui pourrait atteindre 50% fin 2013, selon l'Escwa (Commission économique et sociale de l'ONU pour l'Asie de l'Ouest). Le président syrien qui a déjà procédé à de nombreux remaniements ministériels depuis mars 2011, date du début de la contestation, a décidé de séparer les ministères du Travail et des Affaires Sociales et de changer les titulaires des portefeuilles du Pétrole, des Finances, de l'Habitat, de l'Agriculture et des Travaux publics. Les préjudices infligés à l'économie par les sanctions internationales et la guerre interne représentent 55% du PIB. Il y a pénurie d'essence, de fréquentes pannes d'électricité et une inflation dépassant 50% en glissement annuel. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le secteur agricole, qui emploie près de 40% de la population, a vu sa production chuter de moitié. Sur le plan politique le régime syrien a accepté l'offre de dialogue si ce dernier n'est pas conditionné. «La porte est ouverte, la table des négociations est là, bienvenue à tout Syrien qui veut dialoguer avec nous, nous sommes sérieux concernant la question du dialogue», a affirmé, vendredi soir, le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi, à la télévision d'Etat. Le chef de la Coalition de l'opposition, Ahmed Moaz al-Khatib, avait proposé d'entamer des discussions directes avec des représentants du régime n'ayant pas «de sang sur les mains», précisant que tout dialogue devait porter nécessairement sur le départ de M. Assad. M. Khatib avait également exigé la libération, au plus tard aujourd'hui, de toutes les prisonnières détenues par le régime, à défaut de quoi il retirerait son offre de dialogue. Les Américains, ont promis, pour leur part, une nouvelle initiative «diplomatique» pour tenter de stopper la guerre en Syrie.