Le chef de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, a exigé, hier, la libération d'ici dimanche de toutes les prisonnières détenues par le régime, à défaut de quoi il retirerait son offre de dialogue avec Damas. «Il faut relâcher les prisonnières avant dimanche prochain. Si, ce jour-là des informations crédibles révèlent qu'il y a encore une seule femme en prison en Syrie, je considère que le régime a refusé mon initiative», a-t-il prévenu dans un entretien au service arabe de la BBC. Par ailleurs, le président égyptien Mohamed Morsi a appelé les factions de l'opposition syrienne à unifier leurs rangs, à l'ouverture, mercredi au Caire, du 12e Sommet islamique dominé aussi par la guerre au Mali. M. Morsi, président du sommet, a exhorté les factions ne faisant pas partie de la Coalition de l'opposition, reconnue par la communauté internationale, à «se coordonner avec (elle) et soutenir ses efforts en vue d'une approche unifiée pour instaurer la démocratie» en Syrie, dévastée par la guerre. S'exprimant devant ses pairs ou représentants des 56 membres de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), réunis au Caire, avec la participation notable de Mahmoud Ahmadinejad, car c'est la première visite d'un responsable iranien de ce niveau depuis 34 ans, M. Morsi a maintes fois appelé au départ du président Bachar al-Assad qui s'accroche au pouvoir alors que les combats entre ses forces et la rébellion ont fait plus de 60 000 morts depuis mars 2011 selon l'ONU. Une offre de dialogue avec des représentants du régime syrien lancée par le chef de la Coalition de l'opposition, Ahmed Moaz al-Khatib, a suscité de violentes critiques dans son propre camp. Le régime n'a d'ailleurs pas encore répondu à cette offre. Selon un projet de résolution qui sera adopté aujourd'hui, les dirigeants doivent appeler à «un dialogue sérieux entre l'opposition et des représentants du gouvernement prêts à un changement politique et non impliqués dans la répression» de la révolte en Syrie. Ce dialogue devrait déboucher sur «une transition réalisant les aspirations du peuple à des réformes démocratiques et à un changement» de régime, ajoute le Projet, sans mentionner le sort de M. Assad. «Le régime syrien commet des crimes odieux sur lesquels nous ne pouvons plus nous taire», a dit le prince héritier saoudien Salmane Ben Abdel Aziz, invitant le sommet à appuyer «un transfert de pouvoir» et soulignant que le «soutien de certains au régime n'aide pas à régler» la crise, allusion à M. Ahmadinejad. Des consultations ont eu lieu parallèlement entre l'Egypte, l'Iran et la Turquie, membres d'un comité sur la Syrie, selon le porte-parole de la présidence égyptienne. Si l'Iran tient à ses «intérêts dans le monde arabe», il doit «soutenir le peuple syrien et (l'aider à) mettre fin à l'effusion de sang», a-t-il dit. R. I.