La Western Sahara Campaign a condamné, hier, le verdict prononcé par le tribunal militaire de Rabat à l'encontre des 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik. Selon l'agence de presse algérienne (APS), cette ONG britannique, militant en faveur des droits de l'Homme au Sahara occidental, a estimé que ces peines ont été prononcées contre des militants sahraouis du camp de Gdeim Izik, qui protestaient contre l'occupation marocaine, avant le déclenchement du printemps arabe. «Non seulement nous condamnons ce procès, mais nous rejetons l'ensemble du processus juridique reconnu illégal», a déclaré, à ce propos, le coordinateur du Comité de soutien au peuple sahraoui au Royaume Uni, M. John Gurr. «Ce procès aurait dû être tenu dans un tribunal civil et non pas militaire. De plus, il n'aurait pas dû être retardé de plus de deux ans», a-t-il souligné, soutenant que le procès aurait dû être ouvert, aussi, à des observateurs internationaux, aux juristes et journalistes. Pour M. Gurr, les déclarations selon lesquelles les prisonniers avaient subi des tortures lors de leur détention, auraient du faire l'objet d'enquêtes «approfondies et indépendantes». C'est ainsi qu'il a estimé, à l'instar d'un grand nombre de personnalités qui ont réagi à l'issue du verdict, que le procès de Sale a été un «simulacre de procès politiquement motivé». Pour rappel, le directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Philip Luther, a indiqué dimanche que le procès des 24 militants sahraouis condamnés par un tribunal militaire marocain, «ne répondait pas aux normes internationalement reconnues d'un procès équitable». Pour Amnesty International, le procès des civils sahraouis était «vicié, dès le départ». Le tribunal militaire de Rabat a condamné neuf prévenus du groupe des 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik à la réclusion à perpétuité, quatre à 30 ans de prison, huit à 25 ans et deux autres à 20 ans d'emprisonnement. Le procès des 24 mis en cause dans les évènements du camp de Gdeim Izik, proche d'El-Ayoun dans le Sahara occidental occupé, avait débuté le 1er février dernier, 27 mois après leur arrestation et leur emprisonnement. R. I.