Manifestation devant le tribunal militaire en faveur des prisonniers sahraouis «Les autorités marocaines doivent savoir que leurs abus constants des droits de l'homme à l'encontre des Sahraouis dans les territoires occupés doivent cesser et ne peuvent plus être tolérés» prévient l'ONG de défense des droits de l'homme. Le Polisario n'attend pas. Il mobilise ses troupes. Des actions ont été programmées pour la libération des «héros de l'épopée de Gdeim Izik» alors qu'Amnesty International dénonce un procès qui ne répond pas aux normes internationalement reconnues...et avertit Rabat: «Les autorités marocaines doivent savoir que leurs abus constants des droits de l'homme à l'encontre des Sahraouis dans les territoires occupés doivent cesser et ne peuvent plus être tolérés.» Comme il fallait s'y attendre, les réactions n'ont pas tardé à tomber après le verdict prononcé par le tribunal militaire de Rabat à l'encontre du groupe de militants sahraouis arrêté lors des événements qui ont suivi l'assaut lancé par les forces de répression marocaines contre le «camp de la dignité» de Gdeim Izik à Laâyoune. Selon Amnesty International, les carottes étaient cuites à l'avance. C'est donc à un simulacre de procès qu'a été conviée l'assistance. «Le procès des militants sahraouis condamnés par un tribunal militaire, ne répond pas aux normes internationalement reconnues d'un procès équitable. Les 24 accusés doivent être traduits devant un tribunal civil avec toutes les garanties des droits de l'homme que cela implique...», a déclaré dimanche dans un communiqué Philip Luther, le directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord qui a estimé que le procès était «vicié» dès le départ. «Les prisonniers politiques sahraouis sont arbitrairement accusés d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat, de formation d'un groupe criminel et d'attaque de fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions régulières», a précisé M.Luther. «Tous les observateurs internationaux et les représentants d'organisations humanitaires présents au procès ont exprimé le même point de vue: la faiblesse des preuves dans cette affaire», a-t-il fait remarquer. Les arguments pour tailler en pièces les chefs d'inculpation qui visaient les 24 civils sahraouis sont en effet en béton. Retour sur un moment clé du procès. Le président du tribunal militaire permanent de Rabat avait annulé le 13 février l'audition de neuf témoins à charge, alors qu'il avait tenu absolument à les entendre. Le premier d'entre eux, employé à la Protection civile d'El Ayoun, qui s'est présenté à la barre avait déclaré ne pas avoir «assisté personnellement à des actes criminels lors du démantèlement du camp mais qu'il avait, par contre, aperçu des hommes encagoulés sans pour autant pouvoir affirmer qu'il s'agissait des 24 accusés en question». Un témoignage loin de constituer une preuve. Pour éviter sans doute de sombrer dans le ridicule, le président du tribunal a préféré arrêter le défilé des témoins à la barre. «De toute évidence, le président de la Cour a refusé d'enquêter sur ces allégations. Les avocats de la défense ont également confirmé l'absence d'empreintes digitales des détenus sur les armes blanches et l'absence de preuves d'ADN», souligne Amnesty International. Contre vents et marées, la justice marocaine a mené sa mission au bout: prononcer un verdict «arbitraire» qui a révolté l'ambassadeur sahraoui à Alger. Ce verdict «n'effrayera pas et n'entamera pas la volonté du peuple sahraoui à poursuivre sa lutte et sa résistance pour la victoire, l'indépendance et l'autodétermination», a affirmé Brahim Ghali. Le Front Polisario, qui a tenu une réunion animée par Mohamed Abdelaziz le président de la République sahraouie, a condamné au nom de son peuple «le jugement de civils sahraouis y compris des militants pour les droits de l'homme devant un tribunal militaire» et a qualifié ce procès d'acte provocateur. «Un coup porté aux efforts de l'ONU en faveur d'une «solution urgente et juste au conflit du Sahara occidental» indique le Secrétariat national du Front Polisario qui a appelé le peuple sahraoui à la solidarité avec les «héros de l'épopée de Gdeim Izik et leurs familles» pour leur libération et celle de tous les détenus sahraouis...Il faut s'attendre à une poussée de fièvre dans les territoires occupés dans les prochains jours...