Le président du Conseil national économique et social, (Cnes), Mohamed-Seghir Babes, et le président du Comité économique et social européen (Cese), Staffan Nilsson, se sont entretenus, hier à Alger autour du rôle de la société civile dans le rapprochement des rives nord et sud de la Méditerranée. Les entretiens ont porté essentiellement sur les voies et moyens d'un rapprochement programmatique entre les sociétés civiles des deux rives de la Méditerranée en vue de développer et de concrétiser les larges perspectives de coopération qu'ouvre le processus de dialogue social et économique décidé par la déclaration conjointe de coopération signée entre les deux institutions consultatives en 2006, a précisé M. Babes. Cette réunion vise à définir les axes et les actions d'une coopération entre les deux parties afin de définir notamment une trame de médiation entre les sociétés civiles algériennes et européennes, a indiqué M. Babes, relevant la volonté et l'ambition d'aller chercher plus d'espaces et de thématiques de cette médiation. Le président du Cnes a mis en exergue «l'importance» du rôle de la société civile dans la politique de bon voisinage entre les deux rives de la Méditerranée, ce qui permettra de pratiquer, a-t-il dit, «une coopération à géométrie variable et de renforcer par conséquent les liens économiques et sociaux entre le Maghreb et l'Europe». M. Babès a précisé en outre que l'objectif visé à travers la promotion du rôle de la société civile est de promouvoir et d'élargir le champ de la médiation et de dialogue social entre deux continents. Selon le même responsable cela permettra le dialogue et l'échange non seulement entre les institutions, mais également à travers les sociétés civiles et les assemblées consultatives. Evoquant le rôle et la place du Cese comme «instance de premier plan» dans la consolidation et la diversification des relations entre les deux rives de la Méditerranée, M. Babès a affirmé que ce comité «nous offre une opportunité considérable de développer une position de leadership pour notre société civile et d'organiser le travail avec nos partenaires incontournables au nord de la méditerranée». M. Staffan Nilsson, également président en exercice de l'Association Internationale des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires (Aicesis) a, pour sa part, évoqué «l'importance» d'échanger les points de vue entre l'UE et ses partenaires du sud de la Méditerranée affirmant que l'Europe «ne peut se permettre de négliger ses partenaires notamment ceux au sud de ses frontières». Le président du Cese a ajouté que son institution a dans ce sens déployé une grande activité dans le développement et le soutien de la société civile organisée dans les pays du Maghreb. «La société civile est une alternative participative dans la prise de décisions relatives à promouvoir les intérêts des citoyens», a indiqué le responsable européen pour qui la coopération bilatérale entre les pays des deux rives de la Méditerranée «est nécessaire». M. Staffan a affirmé que cette coopération «améliore le degrés d'information et la capacité de développer conjointement des approches de problèmes communs notamment ceux lies à la jeunesse et à la promotion de la femme». «L'Algérie et l'Union européenne peuvent faire beaucoup de choses ensemble» a-t-il estimé, rappelant par la même occasion que la Déclaration de Barcelone de 1995 a appelé le Comité économique et social européen (CESE) à entretenir des contacts réguliers avec ses homologues méditerranéens et organismes équivalents pour contribuer à une meilleure compréhension des grandes questions intéressant le partenariat euro-méditerranéen. Un procès verbal entre le Cnes et le Cese sera signé, aujourd'hui, au terme de la visite du président de ce comité européen. APS