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L'économie tunisienne otage du politique
La Tunisie au bord de l'explosion
Publié dans La Tribune le 04 - 03 - 2013

L'Association des économistes tunisiens (Asectu) a attiré dimanche dernier l'attention de la classe politique sur la situation économique du pays. Selon le Bureau de l'Asectu, «la classe politique en général, et le gouvernement en particulier, doivent comprendre que cette situation préoccupante est le fait de la détérioration de la situation politique et sécuritaire, et de la perception de l'absence d'Etat de droit». Il a considéré que «la période actuelle exige un engagement clair et ferme de la classe politique sur la mise en œuvre d'une feuille de route dont l'élaboration se fera d'une façon consensuelle entre toutes les parties prenantes et sans exclusion aucune» pour «rassurer les acteurs et les partenaires économiques, relancer l'investissement privé et la croissance économique et créer des emplois». Cette période exige d'après le communiqué, «un gouvernement de compétences avérées dans la gestion des affaires publiques et ayant une mission précise comprenant, en priorité, le rétablissement de l'ordre, de la sécurité et de l'Etat de droit, la gestion des affaires courantes, en accordant une attention particulière aux dossiers économiques et sociaux». «C'est de cette manière que la confiance peut être rétablie, car c'est en donnant des signaux forts aux citoyens et aux investisseurs, en cultivant l'espoir des jeunes, que l'on pourra créer les conditions du redémarrage de notre économie et restaurer nos équilibres financiers externes mis à mal». L'association des économistes a relevé que depuis deux ans, «le chômage a augmenté sensiblement, le coût de la vie, surtout les prix des produits de consommation de base, s'est envolé, l'insécurité et la violence, phénomènes étrangers à la société tunisienne, se sont répandues et, enfin, les services publics sont en nette détérioration, en raison d'un ralentissement général de la plupart des services de l'administration centrale et locale». Pour l'Asectu, «les deux principaux moteurs de l'économie, à savoir l'investissement privé et les exportations, sont en recul prononcé avec une économie informelle, en forte progression, à l'ombre d'un Etat en perte d'autorité et de prestige». «La notation de la Tunisie a été dégradée plus de trois fois en moins de 14 mois par les principales agences internationales spécialisées». L'Association a enfin constaté l'inquiétude des citoyens «en raison de l'impasse dans laquelle se trouve le pays. Ils comprennent mal pourquoi le processus de transition est en panne. L'absence d'engagement des responsables au pouvoir (y compris l'ANC) sur une feuille de route et un calendrier précis, le manque de sécurité et de stabilité politique, l'émergence dans le paysage tunisien de la violence politique ont épuisé la confiance des citoyens dans les institutions de l'Etat et dans leurs gouvernants et ont jeté le doute sur l'issue du procaessus de transition et l'éventualité d'aboutissement aux prochaines élections». Avant que la crise économique n'atteigne son paroxysme à la fin de 2012, le constat fait par des experts sur l'économie tunisienne était négatif. Selon les données de l'Institut national de la statistique (INS), le rythme de croissance économique dans le pays a enregistré une nette baisse au cours du premier trimestre de l'année 2011, en repli de -3,3% à prix fixes par rapport à la même période de 2010. Le PIB tunisien a chuté de -7,8% pendant cette même période en comparaison avec le dernier trimestre de 2010. La régression, qui a touché presque tous les secteurs de l'économie tunisienne, est liée à une baisse de la valeur ajoutée des secteurs des industries manufacturières (-4,6%), non manufacturières (-8,6%) et le secteur des services (-6,1%) au cours du premier trimestre 2011. L'agriculture reste le seul secteur qui contribue de manière positive à l'allègement de la baisse du PIB. Mais faute de chiffre précis sur l'activité agricole, il est difficile d'en vérifier l'impact sur la baisse du PIB. En 2011, le gouverneur de la Banque centrale tunisienne (BCT), Mustapha Kamel Nabli, a évoqué l'impact significatif des événements politiques de ces derniers mois en Tunisie, précisant que la reprise sera lente et inégale en raison de la situation économique et sociale assez fragile.
La BCT prévoit toutefois une croissance économique de 1% cette année, contre 3,7% en 2010, mais précise que les objectifs devraient être revus à la hausse le mois prochain, compte tenu de la stabilisation de la situation politique en Tunisie et de la reprise des exportations manufacturières. Ces prévisions n'ont pas été atteintes et la promesse du gouverneur de la Banque centrale tunisienne sont restées lettre morte. Comment peut-il en être autrement lorsque le secteur du tourisme, contribuant à 7% du PIB tunisien, reste assez touché par la crise, selon les données statistiques trimestrielles ? Les services hôteliers, et le secteur de la restauration affichent une baisse de 35%, alors que le secteur du transport a enregistré une diminution de 18,5%. La Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH) avait évoqué les difficultés de reprise de ce secteur faute de touristes, qui ont déserté la Tunisie depuis le début de la crise. «Le secteur est sinistré et je ne suis pas sûr que cela puisse s'améliorer», annonce Mohamed Bajajouza, le président de la FTH.
La fédération possède déjà plus de 4 milliards de dinars de dette bancaire chez ses adhérents. La fermeture d'une soixantaine d'hôtels dans les régions touristiques très prisées de Tunisie a été annoncée.

La stratégie d'Ennahda
L'économie tunisienne est très tributaire de la situation en Europe. Le gros des touristes vient d'Europe et l'essentiel des exportations tunisiennes est destiné à l'Europe. La crise économique et financière de la zone euro ne favorise pas une reprise de l'activité en Tunisie, à l'exception de l'agriculture. Les promesses d'Ennahda faite lors de la campagne électorale de 2011, d'engager un processus de reprise économique, sont vaines à ce jour. Manifestement, Ennahda se cache derrière la crise politique pour occulter les problèmes de fond du pays. Les Tunisiens sont préoccupés aujourd'hui par l'impasse politique et ses conséquences sécuritaires.
La violence a été imposée comme une hantise quotidienne et un épouvantail qui fait passer la stabilité politique avant la relance d'une économie moribonde. N'est-ce pas là la stratégie machiavélique d'Ennahda qui semble dire :
«Les islamistes ou le chaos.» Mais l'évolution de la situation politico-sécuritaire a faussé les calculs de Ghannouchi, qui n'est pas perçu comme l'homme de la situation encore moins comme Godot.
L'assassinat en février de Chokri Belaïd et la démission de Hamadi Jebali ont aggravé la crise politique et ont affaibli la popularité d'Ennahda qui a été incapable d'amorcer une reprise économique et de garantir la sécurité et la stabilité.
L'agence de notation Standard and Poor's a été la première à tirer les conclusions de cette impasse, abaissant la note souveraine de la Tunisie à «BB-» contre «BB», assortie d'une perspective négative compte tenu du «risque de voir la situation politique se détériorer davantage». Sa concurrente Moody's lui a emboîté le pas dix jours plus tard, plaçant le pays dans la catégorie spéculative, en évoquant certes «l'instabilité politique accrue dans le pays qui a des implications pour l'économie», mais aussi et surtout l'impasse dans laquelle la Tunisie se trouve depuis des mois.
Faute d'accord sur une nouvelle Constitution et donc sur la tenue d'élections, le pays s'enlise depuis deux ans dans sa phase de «transition postrévolutionnaire», ne donnant aucune visibilité aux investisseurs. La Banque centrale tunisienne a effectué la même analyse cette semaine, estimant que «l'affermissement des indicateurs positifs de la reprise graduelle du rythme de la croissance» était menacé.
«Les récentes évolutions négatives observées à l'échelle nationale et qui pourraient prolonger, en cas de poursuite du manque de visibilité, la situation d'attentisme et de prudence observée chez les opérateurs économiques, pourraient affecter l'activité économique et exacerber les pressions sur les équilibres financiers internes et externes», a noté la BCT. Or toute baisse de l'activité économique aura un effet négatif sur le chômage, alors même que cette question, facteur clé de la révolution, est à l'origine de nombreux conflits sociaux dont certains ont été réprimés durement. Ce qui semble, en revanche, avoir le vent en poupe est incontestablement l'insécurité entretenue par une mouvance salafiste active et omniprésente et qui menace la reprise du tourisme, qui représente 7% du PIB et 400 000 emplois. Moody's souligne ainsi que «l'escalade des violences et des troubles sociaux» risque de «dissuader les investisseurs et les touristes et d'affecter grandement la balance des paiements».
Cette situation de blocage qui n'augure rien de bon, intervient au moment où la Tunisie et le Fonds monétaire international négocient un plan d'aide de «précaution»
de 1,78 milliard de dollars pour soutenir la «transition» et aider le pays à faire face à d'éventuels «chocs» extérieurs. La conclusion de ces pourparlers, pourtant très avancés, a été reportée jusqu'à la formation du nouveau cabinet, dont a été chargé l'actuel ministre de l'Intérieur, l'islamiste Ali Larayedh. «Nous ferons à nouveau le point sur la situation lorsque le nouveau gouvernement sera formé et son mandat défini», a déclaré à l'agence officielle TAP le chef de la mission du FMI pour la Tunisie, Amine Mati.
«Une fois cela établi, nous évaluerons le meilleur moyen d'aider la Tunisie pour réaliser ses objectifs qui visent à générer une croissance plus inclusive et à réduire le chômage», a-t-il ajouté.
A. G.

Taux de chômage de 16,7%

L'institut national de la statistique (INS) vient de rendre public son rapport à propos du chômage pour le 4e trimestre 2012. Le nombre de chômeurs a atteint 653 000. Le taux est donc de 16,7% et il est en baisse de 0,3 points par rapport au 3e trimestre 2012. Le taux de chômage chez les hommes est de 13,9%, contre 24,2% chez les femmes. Pour le taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur, il a augmenté de 0,5% soit 227 000, soit un taux de 33,2% (20,6% chez les hommes et 47,5% chez les femmes). Le chômage dans les régions : le centre-est (25,7%), le sud-ouest (22,1%) et le centre-ouest (20,7%). Le nord-est (11,4%) et le Grand Tunis (17,4%).


Bio express de Ali Larayedh

Ali Larayedh, qui a été désigné vendredi 22 février par le président de la République pour former le prochain gouvernement, est né le 15 août 1955 à Médenine. Il occupait jusque-là le poste de ministre de l'Intérieur. Ingénieur principal de l'Ecole de la marine marchande, Ali Larayedh a assuré des postes de leadership au sein du mouvement Ennahdha, depuis le début des années 80, dont celui de président du bureau constitutif.
Il a été élu président du Conseil de la Choura du mouvement de 1982 à 1986, et président du bureau politique depuis le congrès de 1988 jusqu'à son arrestation, au mois de décembre 1990. En 1992, il a été condamné par le tribunal militaire à 15 ans de prison.
Il a publié plusieurs articles dans le cadre de sa contribution au «Comité du 18 octobre pour les droits et les libertés», et donné des conférences dans des colloques politiques et de défense des droits de l'Homme.
Ali Larayedh occupe, actuellement, le poste de ministre de l'Intérieur. Il est marié et père de trois enfants.


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