L'Alliance de l'Algérie verte a fêté jeudi dernier son premier anniversaire. Cette alliance créée le 7 mars de l'année dernière, par les trois partis islamistes, le MSP et Nahda et El Islah, a réitéré son appel à des réformes politiques audacieuses, qui s'imposent au regard de la situation jugée délétère du pays sur divers plans, politique, économique et social. Dans un communiqué publié à cette occasion, les trois dirigeants de l'AAV, en l'occurrence Bouguerra Soltani, Fateh Rebaï et Djahid Younsi, ont dépeint une atmosphère marquée par «la grogne populaire et partisane, un phénomène croissant de la corruption sous toutes ses formes et manifestations, devant un silence officiel inquiétant vis a vis de la propagation de la corruption, qui a terni l'image de l'Algérie et terni la réputation des responsables algériens, après que l'acte électoral ait perdu de sa valeur en raison de l'implication de parties politiques et administratives dans la confiscation de la volonté du peuple et le détournement de sa volonté de choisir ses élus aux institutions constitutionnelles». Les trois dirigeants font état en outre des menaces sécuritaires et les dangers inattendus de la guerre au Mali et de ses conséquences sur la stabilité sécuritaire et politique de toute la région. Après la situation générale du pays, les dirigeants de l'AAV ont décidé de reconduire leur alliance commune, tout en renouvelant ses mécanismes et méthodes de travail pour assurer sa continuité et de permettre de réaliser ses objectifs, comme cela avait été souligné dans sa charte. Ils soulignent également la nécessité de mettre en œuvre des décisions des conseils nationaux de chaque mouvement en vue d'assurer une meilleure cohésion et une meilleure réponse face aux transformations en cours et aux défis. Le triumvirat de partis islamistes (AAV) a, d'autre part, mis en garde contre les dangers de l'hésitation dans la position algérienne à l'égard de la crise dans la région du Sahel, en particulier l'intervention française au Mali et l'ouverture de l'espace aérien national devant les bombardiers français. il dénonce les actes de liquidations programmées dont sont victimes les Touareg, les Arabes et les musulmans, et demande le retrait de la France de la région et à permettre le retour des parties concernées à la table de négociation et de discuter des moyens de trouver une solution pacifique à la crise d'une manière qui préserve l'intégrité territoriale du Mali et éloigne le spectre de la guerre civile et ethnique et d'arrêter le flux de réfugiés et de personnes déplacées à la frontière algérienne. Les partis MSP, Nahda et El Islah, appellent en outre à l'ouverture d'une enquête approfondie sur les scandales et la corruption financière et le pillage de biens agricoles, touristiques et économiques, en exhortant le groupe parlementaire a œuvrer pour consacrer le devoir de défense des deniers publics à travers la dynamisation du contrôle et de la formation d'une commission d'enquête parlementaire, l'ouverture d'un débat général au sein de la Chambre basse au sujet de ce fléau, dans le but de trouver les mesures à prendre pour protéger les fonds publics et arrêter le cancer de la corruption dans toutes les institutions économiques et administratives, en particulier celles stratégiques, de modifier le système judiciaire pour s'acquitter de ses fonctions constitutionnelles. En mettant en garde contre les dangers de cette conjoncture, les dirigeants de l'AAV appellent à des réformes politiques audacieuses et à ne pas manquer l'occasion de révision de la Constitution afin de corriger les déséquilibres. Ils appellent ensuite à l'ouverture d'un large débat politique, médiatique et juridique afin de déterminer la vision de l'avenir du pays sur la base d'un consensus national qui définit la nature du régime et limite les mandats et consacre la constitutionalité de la vision économique, la lutte contre la corruption et protège les constantes de la nation, les libertés et le pluralisme, la démocratie et la cohésion sociale et l'égalité des chances. En mettant en valeur l'activité de son groupe parlementaire, l'AAV a invité tous ses élus à organiser des caravanes parlementaires de proximité en direction des régions qui souffrent de marginalisation , d'injustice et de pauvreté, entre autres, et de les soumettre au autorités locales et au pouvoir exécutif en vue de leur traitement. Soulager la souffrance est le devoir de la représentation parlementaire de la communauté. Outre la demande d'un débat sur le bilan du système éducatif, les dirigeants islamistes souhaitent bonne fête à la femme algérienne. A. R.