Photo : S. Zoheir Par Salah Benreguia La production de ciment, l'un des piliers du secteur de l'habitat, continue de faire parler d'elle comme sujet national. Le rôle que peut jouer cette industrie dans la réalisation des nombreux projets de logements et d'infrastructures est tellement important que son dysfonctionnement peut porter préjudice à ces secteurs. Ces dernières années, ce segment d'activité connaît une instabilité régulière. Mettant à profit l'absence d'une véritable politique d'investissements dans le secteur, cette situation a engendré une tension sur le marché. Et à chaque fois, l'Algérie se voit contrainte d'importer d'importantes quantités de ciment pour approvisionner ses nombreux chantiers. C'est le cas actuellement avec la mise à l'arrêt de plusieurs cimenteries du pays, à l'instar de Lafarge de M'sila (Hammam Dhalaâ) et de Mascara (Oggaz), ainsi que de Beni Saf. Provoqués, dans la quasi-totalité par des grèves des travailleurs, ces arrêts affectent l'approvisionnement du marché et, par ricochet, font grimper les prix. «Cette grève a provoqué une raréfaction du ciment sur le marché local et national avec pour conséquence une augmentation des prix», selon les récentes déclarations du président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI-Hodna), Mouhia Boudissa. L'exemple de la cimenterie Lafarge de Hammam Dhalaâ (M'sila) est édifiant de l'instabilité chronique dans ce secteur. En effet, en l'espace de quelques jours, deux grèves ont paralysé toute l'activité. La production de ciment avait été interrompue durant 10 jours, au début du mois en cours, à la suite d'une grève des travailleurs de cette cimenterie qui réclamaient la levée des sanctions prononcées à l'encontre de certains travailleurs et le règlement de la prime d'intéressement. Des revendications prises en charge par la direction de l'usine qui s'était engagée à «geler» les sanctions en question et à attribuer la prime réclamée. Mais un autre mouvement a refait le même scénario, la semaine passée. Organisé par des travailleurs relevant d'une entreprise privée activant en sous-traitance avec la cimenterie. Ces derniers réclament de leur employeur le versement d'une prime d'intéressement. Les revendications d'ordre social reviennent également pour le cas de la cimenterie de Beni Saf. En effet, les 484 travailleurs exerçant dans ladite cimenterie qui sont entrés en grève exigent, entre autres, le départ sans condition du directeur général ainsi que la résiliation du protocole de gestion attribuée au groupe Pharaon, considéré par les protestataires comme infructueux.