Conséquences - L'arrêt, pour le dixième jour consécutif, de la production à la cimenterie Lafarge de Hammam Dhalaâ (M'sila), occasionne un «préjudice certain à l'économie locale et nationale». C'est ce qu'a affirmé hier, mardi, le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI-Hodna), Mouhia Boudissa. Cet arrêt, dû à une grève des travailleurs, a provoqué une raréfaction des ciments sur le marché local et national avec pour conséquence une augmentation des prix, a précisé à la presse ce responsable. «De plus, les opérateurs qui ont procédé à des versements sur le compte de la cimenterie en attendant d'être approvisionnés voient aujourd'hui leur argent bloqué», a ajouté M. Boudissa qui estime à «des milliards les pertes quotidiennes» causées à ces opérateurs. Le président de la CCI-Hodna a évalué, en outre, le déficit sur le marché des ciments à près de 160 000 tonnes représentant la production de cette cimenterie pendant 10 jours. M. Boudissa a appelé les représentants des travailleurs et l'administration de l'usine à trouver une «solution consensuelle» qui éviterait des préjudices encore plus importants et «préserverait la réputation du pays en matière d'investissement étrangers». Les travailleurs de la cimenterie ont entamé il y a dix jours, une grève pour réclamer «la levée de sanctions» prises à l'encontre de certains travailleurs et «le versement de la prime annuelle d'intéressement» estimée à 500 000 dinars. Plusieurs rencontres entre les deux parties ont été organisées par les services de la wilaya sans parvenir à un accord. Pour rappel, le premier mouvement de protestation de l'année en cours, dans cette même cimenterie remonte à la mi-février écoulé. L'arrêt de travail a été déclenché, selon des protestataires, en «signe de solidarité avec trois de leurs collègues, dont deux ont été licenciés et le troisième sanctionné par une retenue sur salaire». Des négociations entre des représentants des travailleurs et des responsables de la cimenterie avaient été entamées dans l'objectif de trouver un compromis et redémarrer l'unité de production. Une source parmi le staff gestionnaire de la cimenterie, avait précisé à l'APS que les sanctions prises par l'administration relèvent d'une «question de gestion», soulignant que les travailleurs ont été aussi privés de la prime annuelle d'intéressement du fait que l'objectif de production, convenu entre les représentants du syndicat et l'administration, «n'a pas été atteint». La même source reproche aux syndicalistes leur «manque de communication» et le fait qu'ils «n'aient pas précisé aux travailleurs les conditions dans lesquelles cette prime est octroyée». Pour rappel, la cimenterie Lafarge de Hammam Dhalaâ emploie 400 travailleurs.