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Le secteur de la communication entre dans une nouvelle phase de structuration Audiovisuel, conseil de déontologie et carte professionnelle des journalistes
Photo : S. Zoheir Par Amar Rafa Le secteur de la communication en Algérie va connaître une nouvelle phase de structuration, à travers la promulgation de la loi sur l'audiovisuel, dont l'examen et l'adoption sont prévus durant l'actuelle session parlementaire. Le secteur de la presse écrite, quant à lui, sera concerné par une action de régulation à travers la mise en place du Conseil de déontologie et de l'octroi de la carte professionnelle de journaliste, après la finalisation des travaux de la commission mise en place au niveau du ministère de tutelle. L'avant-projet de loi sur l'audiovisuel sera examiné par le gouvernement lors de sa réunion de mercredi. «Une fois examiné, il sera soumis au Conseil des ministres, au Conseil de l'Etat puis au Parlement», a indiqué le ministre de la communication, Mohamed Saïd, en marge d'une séance de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales. Affirmant que le gouvernement «ne ménagera aucun effort» pour la promulgation des décrets exécutifs relatifs à ladite loi une fois cette dernière adoptée, le ministre a précisé qu'il s'agissait «des mécanismes et des cahiers des charges». «Le gouvernement œuvrera à la consécration de la loi avant la fin 2013», a-t-il ajouté. Concernant l'instance de régulation de la presse écrite, le premier responsable du secteur a affirmé que «tout est fin prêt et aux représentants de la presse d'élire 7 journalistes de manière démocratique», pour la mise en œuvre de cette instance. Le ministre a appelé, par la même, les journalistes à «s'organiser» et à élire leurs représentants au Conseil de déontologie. S'agissant des imprimeries au niveau de certaines wilayas du sud du pays, Mohamed Saïd a indiqué qu'elles «seront opérationnelles en octobre 2013» et que celle d'Ouargla était «prête». Concernant la carte professionnelle de journaliste, le ministre a indiqué qu'une commission au niveau du ministère était chargée de ce dossier et devrait finir ses travaux dans un mois au plus tard, avant la définition d'une liste de journalistes professionnels auxquels cette carte serait remise. D'autre part, M. Mohamed Saïd a annoncé, dans la foulée, la création de postes de «journalistes-correspondants» de l'Entreprise nationale de télévision (Entv) à l'étranger et fait état d'un projet concernant la tenue d'une conférence regroupant «tous les journalistes algériens exerçant dans des institutions médiatiques à l'étranger», avant d'ajouter que son département œuvrait à créer un mécanisme à même de rassembler les compétences algériennes à l'étranger. Par ailleurs, le ministre a indiqué qu'un séminaire national sur la communication institutionnelle, prévu début juin, était en préparation au niveau de son département ministériel. Depuis l'attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine (In Amenas) en janvier dernier, le ministère de la Communication a adopté «une série de mesures relatives notamment à l'organisation de la Communication institutionnelle», a affirmé le ministre en réponse à une question orale d'un député sur «la politique d'Information adoptée» par le gouvernement lors des incidents survenus aux frontières sud du pays. Il a indiqué à cet égard que son département a entamé la préparation d'un séminaire national devant dégager «une feuille de route pour pallier le déficit accusé en matière de communication institutionnelle». A cette occasion, le ministre a tenu à répondre aux critiques au sujet d'un déficit en communication institutionnelle qui s'est fait remarquer dans le sillage d'événements ayant eu lieu récemment. «Durant l'attaque de Tiguentourine la propagande terroriste était la principale source d'information de plusieurs médias face à ce qui semblait être une défaillance en matière de communication institutionnelle, mais qui en réalité ne l'était pas», a-t-il affirmé. Et ce, avant d'expliquer, «les médias officiels» en tant que service public «tiennent compte, en pareil cas, des plans sécuritaires et politiques et d'autres considérations diplomatiques». «Ils travaillent en coordination avec les départements concernés pour s'assurer de la véracité des informations avant leur diffusion», ce qui explique, a-t-il dit, le retard de quelques heures dans l'annonce d'«évènements tragiques». Mohamed Saïd, qui est issu du PJD, un parti de l'opposition, a depuis son arrivée à la tête de ce ministère sensible, fait état de la volonté politique de le structurer en partenariat avec les professionnels du secteur. Mais, à s'y méprendre, ses premières actions ont semblé verser dans le renforcement du secteur public, à commencer par la dotation en moyens conséquents et la satisfaction des revendications socioprofessionnelles des travailleurs des médias publics, contrairement aux médias privés, dont les travailleurs baignent dans la précarité. A telle enseigne, qu'une situation nouvelle, de dichotomie public-privé, s'est créée. En tout cas, dans la perspective d'importantes échéances politiques du pays, en 2014 notamment, l'ouverture de médias sur la société et l'opposition, est le point sur lequel est le plus attendu Mohamed Saïd.