«Bienvenus à Maghreb M. la web radio du Maghreb. Avec vous Nedjma Rondeleu… ». Ce sont les premiers mots prononcés hier par une jeune journaliste sur Maghreb M, une web-radio lancée hier par Interface Médias, l'agence éditrice de Maghreb Emergent. Son lancement qui a eu lieu hier en présence de représentants de la presse nationale, intervient à l'occasion du troisième anniversaire du journal, né en avril 2010, qui s'est paré d'une nouvelle plateforme technique et d'une nouvelle Interface, depuis un mois. Après les premiers tests techniques du format magazine, lors d'une conférence de presse diffusée en direct à partir du siège de l'Agence, à Alger-centre, ses initiateurs, en l'occurrence le directeur de la publication, El Kadi Ihsane, et le directeur des éditions, Saïd Djaâfar, ont évoqué avec les confrères, l'historique de Medias interface et les contraintes de la presse électronique en Algérie. M. El Kadi devait marquer quelques haltes, pour rappeler que son site était déjà présent sur le web, par le biais notamment du premier journal électronique Algeria-interface, qui a cessé en 2002, et les lancements successifs de l'agence de presse en 2007, et celui du journal économique online Maghrebemergent.info, en 2010. Puis, en mai 2013, le lancement de la nouvelle interface de Maghreb Emergent. Il devait annoncer également, à l'occasion, quelques données à même de juger de la place de son journal électronique online, en affirmant qu'il a enregistré 3 millions de pages vues par mois, plus de 30 000 visiteurs par jour. Une précision toutefois, Maghreb Emergent ne se développe pas encore comme un Pur Player. Pour notre confrère, les raisons qui empêchent le développement de la presse électronique sont inhérents à la fracture numérique, notamment le faible taux de pénétration d'Internet par rapport à nos voisins immédiats, qui est de 14% en Algérie alors qu'il est de 51% au Maroc et 40% en Tunisie, et au fait que l'Internet mobile n'a pas démarré, d'une part, et d'autre part, cela s'explique aussi par le fait que la quasi-totalité des annonceurs se recrutent au sein des entreprises privées. «Il n'y a pas de partenaires publics qui nous accompagnent dans notre aventure», a lancé El Kadi Ihsane, relevant une «attitude hostile de l'Etat a l'égard de l'édition web». Cela ne concerne «pas uniquement la publicité, mais aussi les autres formes d'aides publiques», a-t-il ajouté. En revanche, il a indiqué que la pub sur Internet est celle qui croît le plus vite, même en Algérie, en précisant que Maghreb Emergent a doublé sa publicité. Et ce, avant de faire état d'un partenariat développé par son journal avec Le Quotidien d'Oran, qui participe à hauteur de 39% de revenus publicitaires de l'agence. Sur sa lancée, le directeur de la publication a annoncé le lancement dès octobre 2013 d'un mensuel papier, Maghreb Emergent magazine, qui ambitionne d'être le plus grand périodique qui manque à l'édition spécialisée. Cela étant, notre confrère s'est dit «optimiste pour l'avenir du web en Algérie» pour plusieurs raisons, notamment la fin du monopole d'Algérie Telecom sur l'Internet fixe, l'arrivée de l'Internet sur mobile (3G, 4G). «Le gros de la croissance est devant nous», a-t-il lancé enfin. A. R.