Le franc succès que connaît l'offensive de l'armée syrienne suscite les inquiétudes non seulement de l'Occident qui l'impute au mouvement de résistance libanais Hezbollah, mais aussi celle de l'opposition. Son chef, Georges Sabra a appelé hier, tous les rebelles à prêter main forte aux combattants de Qousseir. Il ne manquera pas également d'appeler à la rescousse la communauté internationale. Celle-ci devrait, selon l'opposition syrienne, à faire pression sur le régime syrien pour l'ouverture d'un corridor humanitaire. Située dans la province centrale de Homs, Qousseir connaît depuis une semaine une offensive de l'armée régulière appuyée par des combattants du mouvement de résistance libanais Hezbollah. «Accourez, bataillons de la révolution et de l'Armée syrienne libre (ASL), pour sauver Qousseir et Homs», a affirmé le dirigeant par intérim de la Coalition de l'opposition et chef du Conseil national syrien (CNS), principale composante de cette Coalition. Cette localité est stratégique pour les rebelles, car elle se trouve sur le principal point de passage pour les combattants et les armes en provenance et en direction du Liban. Elle l'est autant pour le régime car elle est située sur l'axe reliant Damas au littoral, sa base arrière. «Nous appelons la communauté internationale à ouvrir un corridor humanitaire pour sauver les blessés et fournir des médicaments et une assistance aux 50 000 habitants qui sont assiégés», a ajouté M. Sabra. Le chef de l'opposition a également appelé à «une réunion en urgence» du Conseil de sécurité de l'ONU. «Nos frontières, la souveraineté de notre pays et la vie de nos citoyens sont violés. Nous appelons le Conseil de sécurité à prendre une position adéquate avec la gravité de la situation», a-t-il dit, en faisant allusion à la présence du Hezbollah libanais dans la bataille. M. Sabra a également appelé la Ligue arabe et le Liban à stopper le flux de combattants du Hezbollah vers la Syrie, affirmant que leur présence pouvait déclencher une guerre confessionnelle. «Nous appelons l'Etat libanais et ses institutions politiques, de sécurité et de défense à respecter la souveraineté de l'Etat syrien», a-t-il ajouté. Le quotidien syrien al-Watan, proche du régime, affirmait hier, que «l'armée poursuit ses opérations à Qousseir, et fait échouer des tentatives d'infiltration du Liban et de Jordanie». «L'armée a continué ses opérations contre les repaires des hommes armés à Qousseir, où elle a tué et blessé nombre d'entre eux et a détruit de nombreux tunnels utilisés pour se déplacer et entreposer les armes et les munitions», affirme le journal. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a appelé, de son côté, le président syrien Bachar al-Assad à s'engager «en faveur de la paix» en Syrie, peu avant le début d'une rencontre à Amman des «Amis du peuple syrien», rassemblant des pays soutenant l'opposition. La conférence de paix internationale, voulue par Washington et Moscou et au menu des discussions mercredi à Amman, vise à «mettre fin au bain de sang qui a coûté des dizaines de milliers de vies», a-t-il souligné. La Commissaire européenne pour l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva, a souligné hier, la nécessité d'une action urgente pour protéger d'une contagion les pays voisins de la Syrie. «Nous pouvons encore être capables de protéger contre les risques d'extension aux voisins», a-t-elle dit à partir de Genève, après une récente visite en Jordanie et au Liban. Elle est à Genève pour assister à la conférence sur la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles. Le nombre de réfugiés dans les pays voisins ne cesse d'augmenter et la pression se fait toujours plus forte sur les communautés locales et l'on voit apparaître des signes d'hostilité, a relevé la commissaire européenne. «C'est un problème croissant. Il y a compétition entre les réfugiés et les résidents locaux pour le logement, pour l'eau, pour les emplois», a-t-elle relevé. Avec ces réfugiés, l'augmentation de la population en Jordanie et au Liban est de 10 à 15% et pourrait atteindre jusqu'à 40%, a-t-elle averti. M. S.
11 morts et 100 blessés en trois jours de combats à Tripoli au Liban Onze personnes, dont deux soldats, ont été tuées et plus de 100 autres blessées en trois jours de combats à Tripoli, dans le nord du Liban, lors de heurts liés au conflit en Syrie, a indiqué hier, une source de sécurité citant un nouveau bilan. Un précédent bilan a fait état de quatre morts et 35 blessés. Durant la nuit de mardi à hier, les tirs ont atteint des quartiers loin de la zone de front opposant de manière récurrente les habitants de Bab el-Tebbaneh, favorables aux rebelles syriens, et ceux de Jabal Mohsen, qui défendent le gouvernement de Damas.