Le chef de l'opposition syrienne George Sabra a appelé mercredi tous les rebelles à prêter main forte aux combattants de Qousseir et appelé la communauté internationale à ouvrir un corridor humanitaire. Cette ville située dans la province centrale de Homs subit un assaut d'envergure depuis dimanche de la part de l'armée gouvernementale et du puissant mouvement chiite libanais Hezbollah, allié indéfectible du régime de Damas. "Accourez, bataillons de la révolution et de l'Armée syrienne libre (ASL), pour sauver Qousseir et Homs", a affirmé le dirigeant par intérim de la Coalition de l'opposition et chef du Conseil national syrien (CNS), principale composante de cette Coalition. Cette localité est vitale pour les rebelles, car elle se trouve sur le principal point de passage pour les combattants et les armes en provenance et en direction du Liban, et stratégique pour le régime car elle est située sur la route reliant Damas au littoral, sa base arrière. "Nous appelons la communauté internationale à ouvrir un corridor humanitaire pour sauver les blessés et fournir des médicaments et une assistance aux 50.000 habitants qui sont assiégés", a ajouté M. Sabra. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), la ville compte 25.000 habitants et quelques milliers dans les localités avoisinantes. Le chef de l'opposition a également appelé à "une réunion en urgence" du Conseil de sécurité de l'ONU. "Nos frontières, la souveraineté de notre pays et la vie de nos citoyens sont violés. Nous appelons le Conseil de sécurité à prendre une position adéquate avec la gravité de la situation", a-t-il dit, en faisant allusion à la présence du Hezbollah libanais dans la bataille. Selon l'OSDH, les combats depuis dimanche ont fait au moins 100 morts, en majorité des rebelles et des combattants du Hezbollah. M. Sabra a également appelé la Ligue arabe et le Liban à stopper le flux de combattants du Hezbollah vers la Syrie, affirmant que leur présence pouvait déclencher une guerre confessionnelle. "L'arsenal du Hezbollah est devenu celui d'une milice et ses armes sont devenus celles de mercenaires à caractère confessionnel qui tuent les femmes, les enfants et les vieillards", a assuré l'opposant. "Nous appelons l'Etat libanais et ses institutions politiques, de sécurité et de défense à respecter la souveraineté de l'Etat syrien", a-t-il ajouté. Le quotidien syrien al-Watan, proche du régime, affirme mercredi que "l'armée poursuit ses opérations à Qousseir, et fait échouer des tentatives d'infiltration du Liban et de Jordanie". "L'armée a continué ses opérations contre les repaires des hommes armés à Qousseir, où elle a tué et blessé nombre d'entre eux et a détruit de nombreux tunnels utilisés pour se déplacer et entreposer les armes et les munitions", affirme le journal. Selon l'OSDH, les violences mardi à travers la Syrie ont causé la mort de 136 personnes --72 rebelles, 24 civils, 40 soldats. Parmi les rebelles, 15 sont morts à Qousseir, mais l'Observatoire ne dispose pas de chiffre pour les victimes du Hezbollah.