«La croissance économique nationale n'a malheureusement pas dépassé les 2,5%, en 2012, alors que le pays possède de fortes capacités de croissance». Ce sont là les propos du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lancés à l'adresse des PME, lors de la réunion tripartite du 22 novembre dernier où il reconnait les difficultés entravant le développement des PME : «Le gouvernement sait que vous avez des difficultés», lance t-il à leur adresse tout en soulignant : «Le gouvernement est là pour améliorer le climat des affaires et faciliter au mieux l'acte d'investir. C'est vrai que nous restons sur nos gardes en matière de règles prudentielles, nous sommes obligés, parce que nous avons vécu une expérience amère, à un moment donné. Mais, aujourd'hui, nous essayons d'avancer et de lutter contre la bureaucratie.» La bureaucratie ! C'est le principal obstacle entravant le bon déroulement du processus de création d'entreprise en Algérie, notamment pour le secteur privé. Et l'enquête d'opinion sur les préoccupations et les contraintes des opérateurs économiques, réalisée entre mai et juillet 2011par l'Office national des statistiques (ONS), auprès des chefs d'entreprise a bien confirmé cette réalité. «43,9% des chefs d'entreprise déclarent que le dossier administratif relatif à la création de l'entreprise est complexe», révèle l'enquête de l'ONS menée dans le cadre de l'opération du Recensement économique. D'ailleurs, Slim Othmani, président du Cercle algérien de la réflexion sur l'entreprise, comme beaucoup d'autres chefs d'entreprises, a toujours révélé que les lourdeurs bureaucratiques sont «handicapantes», pointant du doigt les institutions administratives liées à l'acte d'investir. Les institutions financières internationales ont, quant à elles et à maintes fois pointé du doigt l'administration algérienne, classant ainsi l'Algérie dans le bas du tableau. Citons l'exemple du rapport «Doing business» qui classe l'Algérie à la 129e place pour l'obtention d'un crédit, la 138e pour l'obtention d'un permis de construire, la 170e pour les procédures de paiement des impôts et la 82e pour la protection des investisseurs. Pour améliorer le climat des affaires, il est donc utile, selon M. Slim de rétablir le dialogue et la confiance entre les pouvoirs publics et le monde des affaires. Selon lui, les lourdeurs bureaucratiques sont dues «à l'absence d'un management clair et non contradictoire des pouvoirs publics sur le rôle de l'entreprise et la liberté d'entreprendre». De son coté, le FCE a, dans ses 50 propositions, plaidé pour «la mise en place de manière systématique des deadlines pour les principaux documents et autorisations délivrés par les administrations et les banques». D'autres associations patronales souhaitent voir «l'émergence d'un véritable ministère de l'économie qui prendrait en charge les questions liées à la compétitivité des entreprises, l'amélioration de l'acte d'investissement et la mise en place d'un système performant de l'information économique». La CAP demande de créer une instance nationale regroupant les représentants de l'administration et les opérateurs pour les questions liées à l'environnement des affaires. Déterminé à prendre en charge les propositions des organisations patronales, le gouvernement de M. Sellal a entrepris début 2013, des mesures visant à réduire la durée de traitement des demandes de crédit formulées par les entreprises. Alors que cette opération durait des mois auparavant, voire des années, aujourd'hui, elle n'excède pas 45 jours. «Dans le but d'améliorer la transparence autour des traitements des demandes de crédit introduites par les petites et moyennes entreprises, les délais de réponse doivent être améliorés de manière à ne pas excéder quarante cinq (45) jours à partir de la date de réception par la banque de la demande de crédit», indique la note de la Banque d'Algérie, entrée en vigueur le 2 janvier dernier. A ces mesures devraient s'ajouter d'autres actions permettant de relancer l'économie nationale et réaliser un taux de croissance à deux chiffres comme le souhaitait M. Sellal. B. A.