Un séminaire sur «La communication institutionnelle : état des lieux et prospectives» se tient à Alger depuis hier, à l'initiative du ministère de la Communication, et auquel participe des représentants d'entreprises nationales, d'organismes spécialisés, de médias nationaux et d'institutions. Par l'organisation de ce séminaire, le ministère de la Communication vise à définir un système d'informations «performant» au sein des institutions publiques et à «valoriser» la fonction de la communication et son pourvoi en ressources humaines compétentes et motivées. Il s'agit de «dégager des solutions aux obstacles entravant le développement de la communication institutionnelle». Cinq ateliers sont prévus lors du séminaire pour débattre de la fonction de communication, les formes de communication des institutions et son financement, les cellules et chargés de communication des institutions publiques et la gestion de la communication institutionnelle en temps de crise. Lorsque la presse se plaint du déficit en communication des institutions officielles et organismes publics, ce n'est ni par caprice ni par quête de scoops médiatiques. Il s'agit d'un problème sérieux qui prive l'opinion publique du droit à l'information sur tout ce qui la concerne et l'intéresse. Ce problème récurrent lié au verrouillage systématique d'informations importantes est dû essentiellement au culte du secret, à la culture de la confidentialité qui confond information et renseignement et à un mépris vis-à-vis des citoyens. Si les institutions officielles ne considèrent pas les citoyens comme l'unique source de la légitimité, elles ne daignent pas leur rendre compte de toute action des pouvoirs publics. A ce titre, le réflexe des responsables des différentes institutions est de se contenter de communiqués laconiques, où la langue de bois le dispute à la banalité du contenu, pour mettre en valeur plus l'activité d'un ministre que de focaliser sur l'essentiel de l'information utile au citoyen. Cette attitude explique en fait la lourdeur du journal télévisé, qui fait souvent la revue des activités des membres du gouvernement, même celles qui n'ont aucune importance informative. S'agit-il pour l'Eptv d'assurer le service public ou d'être au service des institutions officielles ? Au-delà des médias lourds dont la mission doit être revue pour une meilleure compétitivité face aux milliers de chaînes satellitaires que les Algériens captent, les institutions algériennes sont condamnées à s'ouvrir sur la société et à mettre en place des stratégies de communication efficace et efficiente afin, d'une part, de respecter le droit du citoyen à l'information et, d'autre part, de mettre un terme à la rumeur qu'alimentent les réseaux spéculatifs bien ou mal intentionnés. Les rumeurs qui circulent sur la maladie du Président sont le meilleur exemple sur le déficit de confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Car le problème n'est pas tant les déclarations officielles faites à ce sujet par différentes personnalités, mais la manière de communiquer sur l'état de santé du premier responsable du pays et qui n'est pas une affaire privée. Lorsque les médias étrangers prennent le relais, la rumeur devient une information. Et c'est là où le bât blesse.