Le Parlement qui ne peut pas être un acteur réel dans le processus des «réformes politiques» en Algérie a cru utile d'organiser un séminaire sur lesdites réformes. Une pléiade de députés et d'académiciens ont été invités à l'initiative de Fatiha Aouissat, députée du parti du Front de libération nationale (FLN) pour «faire connaître les expériences des autres pays sur les réformes politiques et évaluer l'expérience algérienne dans ce domaine». Dans son allocution d'ouverture, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Larbi Ould Khelifa, a soutenu que les «réformes en Algérie ont évolué en réponse aux aspirations des citoyens», soulignant que «ce n'est pas en raison d'une quelconque pression extérieure». Le président de l'APN préfère cependant inclure plus d'un fait dans un processus de réformes qui aurait commencé avant même qu'il ne soit annoncé. «En 1989, le multipartisme a donné lieu à l'émergence de dizaines de partis politiques appartenant à différentes sensibilités politiques condamnant la violence et l'extrémisme et qui ont tous réussi à exprimer librement leurs idées et leurs programmes politiques et sociaux», a indiqué l'orateur. Il ajoutera que «cette ouverture, hélas incontrôlée, a permis à certaines parties de dévier et de menacer le processus démocratique par la force, en imposant une vision unique et en menaçant les voix opposées». Pour Larbi Ould Khelifa, «le rythme des réformes s'est accéléré suite à l'élection de M. Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République, et sa présentation du projet de réconciliation nationale». Sur sa lancée, Ould Khelifa estime que la présence des partis de l'opposition dans l'Assemblée est un motif de satisfaction. Il a déclaré, à ce propos, que «la participation de l'opposition sur la scène politique et au Parlement est un acquis pour la démocratie (…) éloigner l'opposition ou la pousser à s'exprimer de l'extérieur ne fera que décrédibiliser aussi bien l'instance législative que l'exécutif». Une série de communications a été présentée par la suite. Bentifour Nasreddine, de l'Université de Tlemcen, a traité des «Voies juridiques pour parvenir à un système politique stable». L'universitaire a plaidé pour un «équilibre entre les pouvoirs exécutif et législatif». Le Dr Lamine Cheriet, enseignant à l'Université de Constantine, a traité le thème lié à «quelques aspects de l'influence extérieure sur le changement démocratique». Le conférencier a fait remarquer que «les ingérences (ou les interventions étrangères) ne constituent plus une exception». A. Y.