Dans son allocution d'ouverture des travaux du Forum international sur «Les réformes politiques en Algérie : parcours et objectifs», le président de l'Assemblée populaire nationale (APN) Mohamed Larbi Ould Khelifa a souligné, hier à Alger, que la démocratie idéale n'existe nulle part. Cependant, a-t-il dit, «nous œuvrons tous à atteindre son modèle exemplaire». Il a ajouté dans le même contexte que chaque peuple a sa propre expérience démocratique, selon son expérience historique et ses choix politiques et socioculturels, car «il n'existe pas un mode d'emploi pour la démocratie», a-t-il soutenu. M. Ould Khelifa est revenu à cette occasion sur l'expérience du peuple algérien en matière de démocratie, rappelant que l'Algérie était née «d'une véritable révolution populaire contre la tyrannie et l'apartheid ayant privé les Algériens des droits élémentaires de la citoyenneté», d'où, a-t-il dit, le choix dès les premières heures de son indépendance des qualificatifs «démocratique et populaire». Ce choix n'a rien à voir avec les appellations existant en Europe de l'Est ou ailleurs, a insisté M. Ould Khelifa. Les réformes «ont évolué en réponse aux aspirations du peuple» Ould Khelifa a affirmé, par ailleurs, que les réformes politiques en Algérie ont évolué de manière constante «en réponse aux aspirations du peuple et non en raison d'une quelconque pression extérieure». Le processus démocratique, qui est intervenu après les évènements de 1988, a-t-il, cependant, relevé, a conduit à une «ouverture incontrôlée qui a permis à certaines parties de dévier et de menacer le processus démocratique par la force, en imposant une vision unique et en menaçant les voix opposées». L'Algérie a payé, au prix de dizaines de milliers d'innocentes victimes parmi la population et l'élite intellectuelle et politique, cette dérive qui enlisa le pays dans la tourmente terroriste pendant plus d'une décennie et isolé l'Algérie en faisant régner la terreur et en paralysant l'économie nationale», a-t-il rappelé. Revenant sur la lutte antiterroriste menée par l'Algérie, le président de l'APN a soutenu que cette dernière «s'est retrouvée seule, sans allié ni soutien dans sa lutte contre le terrorisme sanguinaire. Ce n'est que suite aux attaques perpétrées contre les tours jumelles de New York, en 2001, que le monde a pris conscience que le terrorisme, le crime organisé et le trafic de drogue sont des fléaux transfrontaliers». «Le rythme des réformes s'est accéléré» suite à l'élection d'Abdelaziz Bouteflika à la présidence de la République et sa présentation du projet de réconciliation nationale, a souligné M. Ould Khelifa «L'Algérie se refuse de s'ingérer dans les choix des peuples» «L'Algérie ne s'ingère pas dans les affaires des autres pays, que les changements interviennent en hiver ou au printemps. Ce sont là les principes fondamentaux de l'Algérie depuis 1962», a souligné M. Ould Khelifa. «L'Algérie, qui refuse qu'on lui dicte sa politique et sa voie dans les réformes politiques et économiques, s'engage à respecter les choix des autres peuples», a-t-il ajouté. L'Algérie «connaît fort bien les conséquences de l'ingérence extérieure dans certains pays de la région, où la déstabilisation et l'anarchie ont mené les pays vers des guerres civiles dévastatrices», a rappelé le président de l'APN. Les travaux de deux jours du Forum international, organisé par l'APN, se déroulent en présence du secrétaire général de l'Assemblée parlementaire de la Méditerranée, Sergio Piazzi, du président de la Chambre des représentants de Malte, Angelo Farrugia, et du secrétaire général adjoint de l'Union interparlementaire (UIP).