La population algérienne atteindra les 55 millions à l'horizon 2050. Un seuil qu'elle gardera sur les 50 années qui suivront. Les Algériens ne seront que 55 millions en 2100. C'est ce que révèlent les Perspectives de la population mondiale, publiées vendredi par le Département des affaires économiques et sociales de l'ONU (Daes). Ainsi la population algérienne passera de 39 millions d'habitants en 2013 à 46,5 millions en 2025, avant de stagner autour des 55 millions d'habitants entre 2050 et 2100. Les projections faites par l'ONU sur la population algérienne jusqu'à 2100 font ressortir, principalement, une forte décélération démographique, une nette baisse du taux de fécondité, un vieillissement de la population et l'augmentation de l'espérance de vie. Dans les détails, la population aura augmenté de 18% entre 2013 et 2025, de 17% entre 2025 et 2050, puis de seulement 0,7% entre 2050 (population de 54,5 millions d'habitants) et 2100 (54,9 millions d'habitants). La pyramide des âges sera inversée. Ainsi, il est constaté que la tranche allant entre 0 et 14 ans connaîtra une baisse continue, alors qu'elle représente aujourd'hui 27,8% de la population. Elle baissera à 20% en 2050, avant de passer à 16,7% en 2100. Cette tendance baissière concernera également les individus âgés entre 15 et 59 ans, qui représentent près de 65% de la population en 2013, contre 59,3% en 2050 et 54,8% en 2100. La population âgée entre 60 et 79 ans, suivra quand à elle, une courbe ascendante. Elle passera ainsi de 7,4% de la population globale en 2013 à 20,5% en 2050, avant d'atteindre les 28,4% en 2100. Cette même tendance concernera les personnes âgées de 80 ans et plus, qui représentent 0,8% de la population en 2013, mais qui augmenteront à 2,2% en 2050 avant de plus que tripler pour atteindre 7,4% en 2100. Quant à l'âge médian de la population algérienne, il passera de 27 ans, en 2013, pour s'établir à 36,3 ans en 2050, et à 43,2 ans en 2100. L'âge médian signifie que la moitié de la population a dépassé cet âge et que l'autre moitié ne l'a, donc, pas encore atteint. Ce qui veut dire qu'en 2100, la moitié de la population aura dépassé l'âge de 43,2 ans. Le taux de fécondité en Algérie, note le même rapport de l'ONU, a connu une forte baisse entre 1975 et 2010. Une baisse évaluée à 62%, classant le pays parmi les 15 ayant connu le changement le plus significatif à travers le monde. L'étude de l'ONU souligne, dans ce sens, que le taux de fécondité en Algérie est passé de 7 enfants/femme, entre 1975 et 1980, à 2,7 enfants en 2005-2010 pour baisser encore progressivement avant d'atteindre 2,55 enfants en 2015-2020 et 1,9 enfant en 2045-2100. La mortalité infantile à la naissance, elle, passera de 26,4 décès/1 000 naissances en 2010-2015 à 21,3 décès en 2020-2025 et à 9,3 décès en 2095-2100. A la lecture des statistiques de l'évolution démographique de l'Afrique telles que prévues par les experts de l'ONU, il est constaté que seules les populations de l'Algérie, de la Tunisie, du Maroc et de la Libye stagneront, et reculeront même, pour certains entre 2050 et 2100 au niveau africain, tandis que celles des autres pays du continent continueront à augmenter et certains connaîtront même une explosion démographique. C'est le cas notamment du Nigeria, dont la population passera de 440 millions à 913 millions d'habitants sur la période 2050-2100 (contre 173 millions d'habitants actuellement), et de l'Egypte, de 121 millions à 135 millions (contre 82 millions aujourd'hui). Même cas pour le Mali, avec une population qui passera de 45 millions à 100 millions d'habitants entre 2050 et 2100 (contre 15 millions en 2013), du Niger, de 69 millions à 200 millions (contre 17 millions), ainsi que l'Ethiopie, de 187 millions à 243 millions (contre 94 millions) . La population globale du continent pourrait ainsi plus que doubler d'ici 2050, passant de 1,1 milliard aujourd'hui à 2,4 milliards avant d'atteindre 4,2 milliards en 2100, soit 39% de la population mondiale, laquelle devrait atteindra les 10,8 milliards en 2100. M. N./APS