Hassan Rohani a remporté hier, la Présidentielle iranienne avec 50.68% des voix, soit 18.6% millions de bulletins. L'annonce officielle du ministère de l'Intérieur iranien est venue confirmer les projections qui le donnaient gagnant dès la matinée. M. Rohani, qui a bénéficié du soutien des réformateurs et des «recalés» de la présidentielle, notamment celui de Mohammed Khatami et du désistement de Reza Aref, a récolté plus que la moitié des suffrages. Ce qui lui permet d'être proclamé Président de la République Iranienne loin devant le puissant maire de Téhéran, Bagher Ghalibaf, qui n'a recueilli que 6,07 millions de voix et l'actuel chef des négociateurs nucléaires, Saïd Jalili qui n'a récolté que 3,17 millions des 50,5 millions d'électeurs. Même s'il est inférieur à celui de la Présidentielle de 2009, le taux de participation a dépassé les 72% des voix des électeurs iraniens. La majorité des électeurs n'avaient qu'un souci majeur : élire celui qui pourra les sortir de la crise économique provoquée par les sanctions internationales. Une crise qui se traduit par une hausse du chômage, une très forte inflation et une dépréciation importante de la monnaie locale. L'annonce des résultats a été immédiatement suivie par les félicitations du Président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, mais aussi par celles de tous les autres concurrents. La victoire de Hassan Rohani, soutenu par les camps modérés et réformateurs, ne marquera toutefois, pas de changement spectaculaire dans la politique iranienne. M. Rohani, comme les cinq autres malheureux candidats du scrutin présidentiel du 14 juin, est acquis à la philosophie du Guide de la révolution. Les dossiers stratégiques ne seront, de ce fait, point chamboulés par son arrivée au sommet de l'exécutif de la République islamique. Cette élection permettra, cepenadnt, à l'Iran de sortir de l'impasse des négociations avec l'Occident. M. Rohani, 64 ans, prône plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident. Un dialogue qu'il avait déjà dirigé entre 2003 et 2005 sous la présidence Khatami. Durant la campagne, il a évoqué de possibles discussions directes avec les Etats-Unis, ennemi historique de l'Iran. Le nouvel interlocuteur, pourra ainsi, sans crainte de se voir déjuger par le Guide, permettre à l'Iran d'«avoir une bouffée d'oxygène». L'éventuel accord avec les Occidentaux permettra une levée progressive des sanctions ce qui allègera la crise économique dans laquelle le pays est plongée depuis un moment. M. S.