Après le retrait du réformateur, Mohammed Reza Aref, au profit de M.Rohani, soutenu par l'ex-président Rafsandjani, c'est l'ancien président Khatami qui appelle au vote pour le candidat modéré. Les chances du modéré Hassan Rohani à l'élection présidentielle en Iran se sont renforcées hier face aux conservateurs, grâce au soutien que lui a apporté le camp réformateur après le retrait de son unique candidat. Ces derniers jours, les appels s'étaient multipliés parmi les dirigeants et militants réformateurs, notamment lors des réunions publiques, pour que Mohammed Reza Aref se retire au profit de M.Rohani, également soutenu par l'ex-président Akbar Hachemi Rafsandjani. «Dans une lettre, (l'ancien président réformateur) Mohammed Khatami, le chef du mouvement réformateur, a affirmé que mon maintien dans la course à la présidentielle n'était pas dans l'intérêt (du mouvement). J'ai donc décidé de me retirer de la course», a écrit M.Aref dans un communiqué publié hier sur son site Internet. Quelques heures plus tard, M.Khatami a appelé les Iraniens à voter pour M.Rohani. «Je demande à tout le monde, en particulier les réformateurs et (...) à tous ceux qui veulent la grandeur de notre nation de participer à l'élection» et de voter «pour M.Rohani», a-t-il indiqué. «En raison du devoir que j'ai vis-à-vis de mon pays et de l'avenir du peuple, je voterai pour mon cher frère Rohani», a écrit M. Khatami dans son message. Le retrait de M.Aref est le deuxième en deux jours, après celui du conservateur Gholam-Ali Hadad-Adel qui s'est désisté lundi pour «favoriser l'élection d'un conservateur». M.Rohani, un religieux âgé de 64 ans, devrait désormais avoir pour principaux adversaires Saïd Jalili, Ali Akbar Velayati et Mohammed Bagher Ghalibaf. Les deux autres candidats, le conservateur Mohsen Rezaïe et le modéré Mohammed Gharazi, apparaissent également distancés dans la course. Dans un communiqué officiel, le Conseil consultatif (regroupant modérés et réformateurs) auprès de Mohammed Khatami a annoncé que «désormais Hassan Rohani est le candidat du camp réformateur». «Je suivrai la même voie que celle de Khatami et Rafsandjani», a déclaré M.Rohani lundi lors d'un rassemblement au Kurdistan. «Je n'approuve pas la politique étrangère actuelle du pays. Nous chercherons à avoir une bonne entente (avec les pays étrangers) pour réduire pas à pas les sanctions et les supprimer totalement», a-t-il ajouté. M.Rohani prône une politique de souplesse dans les négociations avec les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) pour régler la crise du nucléaire iranien. Sous la présidence de M.Khatami, M.Rohani était le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale. Les partisans de Saïd Jalili, actuel chef des négociateurs nucléaires iraniens, ont durement critiqué la politique de M.Rohani en affirmant qu'il avait tout cédé sans rien obtenir face aux puissances occidentales. En 2005, après l'élection du Mahmoud Ahmadinejad, il avait quitté son poste et l'Iran avait alors repris ses activités d'enrichissement et suspendu l'application du protocole additionnel. Hier matin, une partie de la presse modérée et réformatrice saluait l'unité scellée dans leur camp. Dès lundi, des voix s'étaient élevées dans le camp conservateur pour appeler à l'unité en prévision de la décision de M.Aref.