Inauguré hier, le Festival des cinémas arabes organisé par l'Institut du monde arabe propose à son affiche plus d'une trentaine d'œuvres cinématographiques toutes catégories confondues projetées à l'auditorium Rafik Hariri. Conçu en étroite association avec la société commNprod International, le festival Imag'Ima 2013, propose un programme «riche en émotions et en qualité, qui rend bien compte des évolutions les plus récentes à l'œuvre au sein des sociétés du monde arabe. Ce ne sont pas tant des images de soulèvements populaires qui sont montrées dans ces films ; mais, bien plutôt, à travers le comportement d'hommes et de femmes de ces pays, les différents enjeux sociaux et politiques qui se laissent appréhender», peut-on lire sur le dossier de présentation de l'événement. Avec des œuvres provenant de différents horizons à l'image du Maghreb, Machrek, Golfe et Vallée du Nil, jusqu'au Soudan en passant par la Tunisie et l'Algérie, le public sera vraiment gâté par des films récents produits entre 2011 et 2013. On retrouve au programme, Les Infiltrés (Al-Moutasalliloun) du palestinien Khaled Jarrar, Porcelaine de la libanaise Joanna Deeb, Moments de l'Emirati Ebrahim Najem Al Rasbi, Fièvre familiale du jordanien Amr Abdelhadi, Studio du soudanais Amjad Aboul Alaa, Le Bon, le mauvais et le sadique du syrien Ibrahim Ramadan ainsi que Maudit soit le phosphate du tunisien Sami Tlili, Gaza36mm du palestinien Khalil El Muzayen. L'Algérie pour sa part sera représenté par une seule œuvre, le court métrage «Les pieds sur terre» d'Amine Hattou. Par ailleurs, le Festival des cinémas arabes abritera également une conférence organisé par Euromed et cela le 1er juillet. En effet, le programme Euromed Audiovisuel de l'Union européenne organise une conférence sur la distribution et la promotion des films arabes. Alors que le niveau de production des cinématographies arabes est satisfaisant, ces mêmes productions ont beaucoup de mal à sortir de leurs frontières et à être distribuées dans leurs propres régions et internationalement. Les organisateurs jugent qu'un «nombre croissant de films s'impose sur leur propre marché, dont Zéro du marocain Noureddine Lakhmari ou When I Saw You de la palestinienne Annemarie Jacir, mais ces mêmes films ont du mal à être distribués dans les pays arabes voisins qui partagent pourtant la même langue, la même culture, les mêmes aspirations et centres d'intérêts» rapporte le site d'Euromed. Malgré une présence remarquée et qualitative dans les festivals internationaux, les films arabes sont peu présents sur les marchés et sur les plateformes de vidéo à la demande européennes. Comment ouvrir ces espaces de distribution et de promotion ? Quels sont les véritables obstacles et comment les franchir pour améliorer la visibilité et la distribution des films arabes ? Quelle est la situation du cinéma dans le monde arabe ? Quelles sont les initiatives pour soutenir les cinémas arabes ? Ces thématiques seront débattues avec des professionnels de la promotion, de la distribution et des plateformes vidéo à la demande. La conférence sera aussi l'occasion de présenter le réseau Medis, premier réseau de distributeurs de la Méditerranée, et plusieurs études et statistiques sur le secteur audiovisuel des pays arabes développés par le Programme Euromed Audiovisuel.Rappelons que le Festival des cinémas arabes prendra fin le 3 juillet 2013.