Après les appels du FLN et du RND, c'est au tour de l'Alliance présidentielle d'inviter officiellement Bouteflika à briguer un troisième mandat. A ce titre, si le président sortant venait à répondre à cet appel, il serait le candidat libre soutenu par une alliance majoritaire au Parlement même si elle est mal élue en raison du faible taux de participation aux dernières législatives. Si le coup d'envoi de la course à la présidentielle de 2009 a été donné effectivement lors de l'adoption des amendements de la Constitution, le bal est ouvert hier par l'appel solennel de l'Alliance. Pour l'heure, seul Moussa Touati, président du FNA, défait par un courant «redresseur», a annoncé son intention de se porter candidat à l'échéance de 2009. Aujourd'hui, Touati animera une conférence de presse pour répondre à ses détracteurs, qui ont invité à leur tour la presse afin de motiver leur démarche. En tout état de cause, le président controversé du FNA devra remettre de l'ordre au sein de sa formation avant de confirmer sa candidature, à moins qu'il fasse appel à sa base contre la direction réfractaire pour se faire plébisciter. Louisa Hanoune avait annoncé pour sa part qu'elle se soumettra à la décision de son parti, même si sa candidature à la magistrature suprême est très probable dans la mesure où le PT est l'un des rares partis qui disposent d'un projet de société, d'un programme et d'une vision claire des objectifs socio-économiques et politiques, d'autant plus que le PT a enregistré des percées notables lors des élections locales et législatives, ce qui traduit l'implantation du parti et sa dimension populaire. Au-delà de ce constat indéniable, le PT engage toujours, aussi bien à l'APN qu'à l'occasion des échéances électorales, des débats de fond sur des questions intéressant les populations et en faveur de l'intérêt public. De son côté, Fouzi Rebaïne, président de Ahd 54, n'a pas caché sa volonté de briguer la magistrature suprême. Cependant, il ne s'est pas exprimé à ce sujet depuis près de deux mois. En dehors de Louisa Hanoune, l'opinion publique attend toujours dans candidats de taille pour se jeter dans l'arène électorale de 2009, avec un programme sérieux, une représentation populaire et une alternative crédible et viable. D'autant plus que la campagne électorale sera dominée par des sujets importants et déterminants pour le devenir du pays dans un contexte mondial caractérisé par une crise économique expansive et pouvant toucher sérieusement des pays comme l'Algérie surtout si les prix du pétrole ne connaissent pas une embellie à court terme. Au-delà des questions politiques et démocratiques, l'enjeu majeur du prochain quinquennat sera la crise économique mondiale et ses effets sur les économies dépendantes des exportations d'hydrocarbures. Il s'agit alors de répondre à un impératif vital, en l'occurrence la diversification des exportations, donc le développement de secteurs tels que l'industrie, l'agriculture, les PME-PMI, les services, notamment le tourisme, sans toucher au rôle social de l'Etat et sa prise en charge de la santé et de l'éducation. A. G.