Tizi Ouzou. La saison estivale a déjà commencé mais elle n'arrive toujours pas à atteindre sa vitesse de croisière. Les grandes chaleurs ne sont pas encore au rendez-vous, à l'exception des quatre journées infernales subies à la mi-juin. Comme toutes les wilayas du pays, Tizi Ouzou est suspendue à la date du 5 juillet, date du 51e anniversaire de l'indépendance du pays, mais aussi et surtout date de la clôture des festivités commémorant le Cinquantenaire de la même indépendance, qui devait durer une année entière, de juillet 2012 à juillet 2013. Cela a visiblement empêché des activités culturelles plus intenses durant le mois qui vient de s'écouler. Les jeunes n'ont pas été servis en matière d'activités culturelles. Les moins jeunes non plus d'ailleurs. Ils attendent tous le mois de juillet pour enfin souffler un peu. Danser et s'amuser. Tous se demandaient ce que leur ont concoctés les autorités, notamment à l'occasion de certains festivals, comme le Festival culturel arabo-africain de danse folklorique. Un festival qui a enfin livré ses secrets. Son programme. Si personne ne s'attendait à des surprises en ce qui concerne les spectacles de danse folklorique, les troupes africaines et arabes ayant déjà participé aux sept précédentes éditions, d'aucuns étaient curieux de connaître les noms des chanteurs appelés à animer les soirées de ce festival. Finalement, en choisissant les artistes pour ce festival, les organisateurs ont essayé de répondre aux tendances en vigueur en matière de goûts musicaux. Les jeunes, toujours fascinés par la chanson festive, auront droit à un spectacle de Rabah Asma alors que les amateurs de chansons à texte auront tout le plaisir d'écouter un maître de la chanson kabyle, en la personne d'Akli Yahiatène. Les organisateurs du festival ont même pensé aux adeptes de la chanson orientale, en invitant (ou réinvitant) la chanteuse Amel Wahbi qui animera un concert à l'occasion de la soirée de clôture. Les jeunes auront également droit à un spectacle d'un groupe malien qui fait du jazz, blues, funk, salsa et rock. La majorité sera cependant déçue pour la simple raison que tous ces concerts auront lieu dans les salles de spectacles de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri et du Théâtre régional Kateb-Yacine, trop exiguës pour accueillir tous les amoureux de la musique, le stade Oukil-Ramdane n'étant pas disponible pour cette 8e édition du festival. Mais en dehors de cette frustration qui naîtra de l'impossibilité d'assister à un spectacle de danse ou de chant, les organisateurs du festival ont compris les centres d'intérêts du public de Tizi Ouzou-ville et des localités de la wilaya. Il n'est pas utile de rappeler que les gens d'un certain âge (les plus de 50 ans, notamment) ne seront intéressés que par le spectacle de l'artiste Akli Yahiatène, les jeunes étant plutôt rares à écouter les chansons à texte. L'art et la musique ayant été abandonnés pendant des années, la chanson festive a pris le dessus et s'est imposée sur le marché de la musique, même quand elle est d'une médiocrité affligeante. Ces jeunes seront plus ou moins servis avec le spectacle de Rabah Asma, qui n'est ni jeune ni vieux mais qui peut être bien accueilli par une certaine frange de la jeunesse pour ses chansons dansantes. Une autre frange de la jeunesse sera attirée par le groupe malien Debademba, en l'absence du folk-artist Ali Amran. Ce groupe qui chante le jazz, le blues et le funky, entre autres, fera certainement l'affaire de cette catégorie de la jeunesse qui ne se suffit plus des chansons festives. Une catégorie qui prend de l'ampleur depuis quelques années et dont les idoles ne sont autres que Cheikh Sidi Bémol, Ali Amran, Mohsa ou Akli D. Il restera enfin les adeptes de la chanson orientale que l'on pourra recruter parmi la gente féminine qui va se ruer vers le Théâtre Kateb-Yacine de Tizi Ouzou dans le but d'arracher une place au spectacle d'Amel Wahbi. Si les «Hommes» sont rares dans ce registre, ils seront tout de même présents pour accompagner les femmes, ou pour une soirée de drague. En outre, les femmes seraient également intéressées par le concert de Rabah Asma, étant une frange qui a toujours montré de l'intérêt pour la chanson festive ou même exprimé le besoin de souffler un peu en assistant à des spectacles dansants. M. B.